16ème dimanche T Ord

L’hospitalité a du prix aux yeux de Dieu. En accueillant l’étranger dans le besoin, c’est Dieu que j’accueille. Nous voyons dans la première lecture, l’attitude spontanée d’Abraham, plein de bonté pour ces trois voyageurs mystérieux, à qui il offre de se reposer et de se restaurer à l’ombre de sa tente. « N’oubliez pas l’hospitalité car grâce à elle, certains ont accueilli des anges » dit l’auteur de l’épître aux hébreux. Toutes les peines que nous nous donnons au service de quelqu’un qui est dans le besoin, trouvera un jour sa récompense. Aujourd’hui, face au terrorisme absolu, qui semble de moins en moins maîtrisable, la tentation est grande de se replier sur soi, de perdre confiance, en Dieu et en l’homme, et de se laisser gagner par la peur, peur de l’étranger, peur du musulman.

L’antidote à cette tentation, nous est donnée dans l’Evangile : c’est « la meilleure part », la paix du cœur, qui est réservée, non à une élite de contemplatifs enfermés dans leur monastère, mais à ceux qui ont Jésus devant les yeux du cœur et qui prennent le temps de le contempler, et de l’écouter. C’est Marie-Madeleine au pieds de Jésus. Marthe, qui a reçu de Dieu le don du service, est toute affairée aux tâches domestiques, liées à l’hospittalité si chère au Seigneur ; mais, en l’occurrence, elle perd la meilleure part, la paix intérieure. Résultat, elle fait des reproches à Jésus comme à sa sœur : « cela ne te fait rien que ma sœur me laisse faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider »

La réponse de Jésus est sans équivoque. « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » Sous entendu : « elle est sereine, paisible, parce qu’elle est unie à moi par le cœur à cœur de l’oraison et l’écoute de ma parole ; toi, tu as laissé l’agitation et le trouble gagner ton cœur, parce que ton action, toute généreuse qu’elle soit, tu ne la vis pas avec Moi, unie à Moi » L’important n’est pas de beaucoup agir, car Dieu n’a pas besoin de nos œuvres ; il a besoin de notre amour, de notre paix et de notre joie. C’est pourquoi l’important est d’être uni à Lui, non pas pour nous tourner les pouces, mais pour le laisser agir, Lui, en nous ; alors ce que nous ferons, nous le ferons dans la paix et la joie, et non dans la crainte, le murmure ou l’insatisfaction.

Quel que soit l’appel qui est le nôtre, nous avons à cultiver la « meilleure part » qui est l’union à Dieu, ce que ste Thérèse de Lisieux appelle ces « regards si fréquents, jetés vers le ciel », qui nous font tendre à la prière continuelle. Le ciel ne cesse de nous recommander, comme du reste nos papes actuels, la pratique du Rosaire, comme merveilleux moyen de grandir dans cette union qui nous transforme, c’est à dire qui nous fait garder le cœur en paix, en toute circonstance, même au cœur de l’épreuve.

Celui qui est uni à Jésus, sait que ses souffrances ne sont pas vaines, puisqu’il est uni à un Dieu crucifié, qui a sauvé le monde par sa croix. Celui-la, peut dire comme st Paul aux Colossiens (mais c’est par la grâce qu’il peut le dire) : « ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Eglise » en vue de sa gloire à venir. C’est en prenant Marie chez nous, en demeurant en sa compagnie, que nous grandirons imperceptiblement, par pure grâce, dans l’amour de son Fils, crucifié et mort pour nous, afin que nous vivions non plus pour nous-mêmes, mais pour Lui et pour l’accomplissement de son dessein de salut.

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