18ème dimanche Ord C

Un homme demande à Jésus d’intervenir sur une question d’héritage. Jésus répond: « Homme, qui m’a établi pour être votre juge et l’arbitre de vos partages ? » Jésus n’est pas venu pour régler nos querelles, en mettant le nez dans notre péché d’avidité. Il est venu comme Pasteur et Sauveur, non pour juger, accuser, condamner qui que ce soit, mais pour s’efforcer de sauver tous les hommes, en dénonçant le mal et en éclairant la conscience de tous: « Gardez-vous de toute avidité » nous dit-il. « Fuyez le luxe » disait à 11 ans la petite Jacinta de Fatima sur son lit d’hôpital, peu de temps avant de mourir. Et hier soir le pape au million 600 mille jeunes rassemblés autour de lui : « Nous ne sommes pas venus au monde pour choisir la facilité et le confort, pour végéter des heures sur un divan devant un écran d’ordinateur, mais pour nous mettre en marche à la suite du Christ, en nous déterminant pour la cohabitation dans la diversité et pour la fraternité » Manière moderne de redire : « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »

Jésus, et ses représentants, les prêtres et les prophètes, sont des lampes qui éclairent, et qui doivent avoir une certaine hauteur pour montrer la direction : dénoncer ce qui est mal, et surtout proclamer ce qui est bon, ce qui plaît à Dieu, ce qui l’honore, sans entrer dans la mêlée des passions, qui consiste à accuser les personnes et à rendre le mal pour le mal, à répondre à la violence par la violence, à la haine par la haine.

La vocation du chrétien est de s’attacher aux réalités d’en haut, c’est à dire à Jésus vivant, à la vie divine qui circule en son Corps qui est l’Eglise, pour qu’il se transforme en vue du Royaume qui vient. « si nous savions ce qu’est l’éternité, disait encore la petite Jacinta, nous ferions tout ce qu’il faut pour changer ». Nous nous attacherions à sa Parole, à la prière, à son Pain de vie, et simultanément, nous nous détacherions des biens de ce monde, conscients de la vanité qui s’y cache. « tout est vanité » nous rappelle le livre de Qohéleth : nous sentons bien la corruption et le mensonge qui règnent, dans tous les pans de la société où les hommes ont perdu la foi en l’éternité. Dieu n’étant plus considéré en ce monde, ce qui le mène c’est l’Argent. En ce monde, l’argent fait tout, aujourd’hui comme hier ; et le confort de vie est le but, le « secret du bonheur ». La vérité, c’est que ce n’est pas le secret du bonheur, c’est la secrète ruse du diable pour nous rendre esclave de son influence, nous faire perdre notre liberté, et quitter la mentalité du Royaume qui est de donner et de se donner.

Nous allons vers ce Royaume d’amour si nous nous y préparons, en cultivant la fraternité, l’esprit de partage, mais aussi l’humilité, qui est de se reconnaître créature, et enfants d’un même Père. Pas seulement créature, mais « pauvre créature » incapables du moindre bien, sans le secours de la grâce de Dieu. « l’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu » disait le Curé d’Ars. Le drame commence quand l’homme cesse de se tourner vers Dieu pour tout recevoir de Lui. Alors demandons tout à Dieu… Demandons son Esprit, sa miséricorde infinie comme l’ont fait les jeunes, hier soir à Cracovie, autour du pape. Demandons fidèlement sa Sainte Eucharistie, sommet de la prière, demandons tout par Marie, et le reste nous sera donné : sa protection aujourd’hui, et demain, sa paix promise, d’une extrémité à l’autre de la terre.

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