20ème dimanche C

« Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Il s’agit du feu de son Esprit, du feu de son amour. Cet Esprit Saint que Dieu envoie pour que nous devenions ses enfants d’adoption, délivrés de Satan, et qui deviennent participants de son œuvre de Salut que le Christ nous a acquis par sa mort et sa résurrection. C’est le sens de la messe à laquelle nous participons chaque dimanche. Le mémorial de sa mort et de sa résurrection. Sa mort et sa résurrection sont rendus présents sacramentellement,  pour que s’accomplisse notre rédemption.

« Je dois recevoir un baptême, dit Jésus, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli. » Jésus est pressé d’offrir sa vie pour la multitude, mais par quels tourments il devra passer : tourments physiques, tourments psychiques – celui de se sentir délaissé de ses amis – et plus encore tourments spirituels parce que les démons s’acharneront à lui donner le sentiment d’être délaissé de son Père, et parce qu’il y a toutes ces âmes réfractaires de toutes les générations, qui ne veulent pas se laisser toucher et qui n’ont que faire de son Saint Sacrifice.

Quelle angoisse pour Jésus, Lui qui est le Prince de la paix – qui n’a pas d’autre ambition que de procurer la paix à ses enfants – de devenir le prophète persécuté par excellence, comme Jérémie dans la première lecture et comme tous les vrais prophètes le sont. Au sein d’une même famille, Jésus devient source de division, quand les uns se déterminent pour lui, et que les autres s’en détournent. Il devient signe de contradiction, comme l’a prophétisé le vieillard Siméon, et hélas, il arrive que la séparation devienne inévitable. Il est des situations où la cohabitation n’est plus possible, que faire. Il est toujours possible d’aimer à distance en désirant le salut de son frère, de sa sœur, de son conjoint… Quand on s’ouvre au Saint-Esprit et que l’on se convertit, on change profondément de l’intérieur, et il y a beaucoup de choses auxquels on ne prend plus goût et qui peuvent causer bien des incompréhensions si l’autre parti sert le diable.

Jésus est pressé d’allumer son feu sur la terre, le feu d’une Pentecôte universelle pour qu’advienne la civilisation de l’amour. Chose impossible en dehors de Lui qui est la Source de l’Amour. En attendant ce Grand Jour de Dieu annoncé dans l’Ecriture – Jour de liesse pour ceux qui seront trouvés prêts, et Jour redoutable pour ceux qui auront méprisé sa Parole – l’Esprit se donne en douceur par le baptême pour prendre possession de nos âmes et les transformer doucement par le sacrement de l’Eucharistie et par le sacrement du pardon. Ce feu, nous devons l’entretenir, car les braises se refroidissent vite dans un monde qui s’est bâti sans Dieu. Il faut souffler sur le braises chaque jour: c’est notre bonne volonté en action, celle de la prière quotidienne, celle de la lutte contre le péché – qui peut aller jusqu’au don de notre vie – celle de la charité en actes, en répondant positivement aux sollicitations de l’Esprit qui est un Esprit d’accueil et de générosité, non de replis sur soi.

Que Marie nous aide à garder ce feu allumé, en étant fidèle à la prière, fidèle à son Eglise, fidèle à sa Parole, et que soit hâtée l’heure de sa Manifestation pour la restauration d’un monde de paix, de justice et d’amour.

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