21ème dimanche Ord C

Je disais à la messe lundi dernier pour l’Assomption de la Vierge, que nous ne devions pas craindre la Seconde Venue du Christ, mais au contraire la désirer, parce que c’est en Prince de la Paix qu’Il vient. Comme au jour de sa Résurrection : « la paix soit avec vous ! », a t-il dit aux apôtres. Quand il vient pour chacun au jour de sa mort, ou pour tous à la fin des temps, c’est toujours pour nous offrir sa paix, qui est l’éternité promise : une terre nouvelle et un ciel nouveau où règnera la justice, comme l’annonce l’apôtre Pierre dans sa 1ère lettre.

L’évangile d’aujourd’hui pourrait sembler me contredire en suscitant une certaine crainte, car il y est question d’une porte étroite, et qui plus est, qui va se refermer sur un certain nombre, ceux-ci suppliant en vain de pouvoir entrer. Quelle est cette porte ? Jésus nous l’a dit : « Je suis la Porte ! ». Mais si c’est Lui, pourquoi est-elle étroite ? Parce que chacun doit y passer l’un après l’autre car Dieu nous aime chacun de manière unique et Il a versé son Sang pour chacun en particulier. Cette porte, c’est Jésus, mais pas un Jésus qui nous arrange, le Jésus de l’évangile, Jésus venu dans la chair, Jésus né de Marie et qui a laissé transpercer son Cœur sur la croix, en présence de sa mère, après nous l’avoir donné ; depuis, c’est toujours en présence de Marie, et par ses mains, que nous recueillons la miséricorde de Jésus.

Cette porte de la miséricorde de Jésus, pourquoi va t-elle se refermer ? Elle se refermera lorsque le temps sera écoulé, pour chacun à sa mort, et pour tous, à son avènement cosmique. Quel temps ? Le temps de ce monde corrompu ; le temps qui nous est laissé pour changer. Pourquoi devons nous changer ? Parce que nous avons été déformé par le péché qui nous a fait perdre notre ressemblance à Dieu. Et nous devons la retrouver au prix d’une lutte de chaque jour : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. » Nous devons passer par le Cœur miséricordieux de Jésus pour retrouver cette ressemblance si douce, qui pacifie le cœur, car Il nous a fait pour Lui.

Ne pensons pas que cette porte étroite soit le fait de participer à toutes sortes de pratiques cultuelles : « mais nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places » « Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice ». Cela veut dire que la seule chose que regardera le Seigneur à l’heure du jugement, c’est si son Visage juste et miséricordieux se reflète dans le nôtre. Le Cœur juste et miséricordieux de Jésus, en fait, n’est pas étroit ; c’est nous qui le voyons étroit, parce que nous sommes gonflés d’orgueil et que nous sommes encombrés de grosses valises qui sont nos attachements à nos idoles : L’argent, les plaisirs désordonnés, le pouvoir… Nous devons les laisser car tout cela ne génère qu’injustices incompatibles avec la terre nouvelle et le ciel nouveau.

Alors n’attendons pas demain pour laisser l’amour et la miséricorde du Christ nous transformer et nous détacher de l’esprit du monde. Suivons-le de près, en prenant Marie chez nous ; et avec elle, en elle, apprenons à connaître Dieu toujours mieux ; à prier avec le coeur, à écouter amoureusement sa Parole, à fréquenter les sacrements de son Eglise qui continuent la présence de Jésus parmi nous, et surtout, apprenons à faire sa volonté qui est d’aimer, en étant artisan de justice et de paix, et en étant miséricordieux à l’égard de nos frères. Vivons chaque action avec Jésus et Marie, et au grand Jour de Dieu, l’éternité sera grande ouverte pour nous, car nous serons déjà passé par la porte étroite de sa miséricorde.

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