26ème dimanche T Ord

Dans la parabole de ce dimanche, deux fils sont appelés à travailler à la Vigne du Seigneur. Ces deux fils représentent l’humanité, car tous, nous sommes appelés – dès lors que nous venons en ce monde – à travailler à sa transformation. Mais de quelle transformation s’agit-il ? Il s’agit de la transformation du monde opérée par Dieu. Depuis la chute originelle de nos premiers parents, Adam et Eve, l’humanité a été affaiblie, et nous subissons des influences néfastes qui tendent à nous éloigner de Dieu et de son projet d’amour. Des forces hostiles qui nous poussent à nous disperser, à nous diviser, à nous haïr, et finissent par provoquer notre auto-destruction.

Le projet de Dieu, quel est-il ? Nous rassembler dans l’Amour, dans l’unité d’une seule famille, autour d’un seul Pasteur, le Christ, car le Christ est Dieu, et Dieu seul est Amour. Par nous-mêmes, nous sommes incapables, faibles que nous sommes, d’aimer tous nos frères et d’atteindre cette unité. Nous avons besoin du Sauveur du monde, Jésus-Christ. C’est Lui, avec le Saint-Esprit, qui opère cette transformation, en passant par le canal du cœur de chaque homme, à partir du moment où il se décide, par le « oui » de la foi, à faire correspondre sa volonté humaine à la Volonté Divine. Il permet alors à Dieu de le transformer pour devenir Amour, et canal de cet Amour qui transforme le monde. Cela nous oblige à une vigilance de tous les instants. Il y a des choses que nous entendons qui ne sont pas dans la volonté de Dieu, des choses que nous regardons qui ne sont pas dans la volonté de Dieu, des choses que nous disons ou que nous faisons qui ne sont pas dans la volonté de Dieu. Un critère imparable : Que ferait la Vierge Marie à ma place ?

La parabole souligne l’importance de notre sincérité qui se vérifie dans les actes, où la volonté de Dieu est satisfaite : aimer comme Dieu, là est la volonté de Dieu. Ce n’est pas seulement être gentil ; cela va beaucoup plus loin : « avoir les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » nous dit st Paul aux philippiens. Cela nous impose de travailler la douceur et l’humilité qui caractérisent le Cœur de Jésus ; cela suppose aussi le renoncement à soi-même, à sa volonté propre : c’est un anéantissement, nous dit st Paul aux Philippiens, un crucifiement auquel nous devons tous consentir, si nous voulons être tout amour et travailler efficacement à sa Vigne.

Celui qui dit « oui » à Dieu et ne fait pas sa volonté, ne peut pas être canal de sa grâce. On pourrait dire : celui qui a une pratique de sa foi, qui ne change rien à son cœur et à sa vie, vivra sa mort comme la naissance d’un prématuré ; il se découvrira inadapté à la vie nouvelle du ciel. Il ne sera pas abandonné, mais il souffrira comme l’enfant dans sa couveuse. La seule chose qui nous garantisse le ciel direct, c’est la conversion, c’est le repentir qui nous font reconnaître inlassablement nos erreurs, et choisir d’aimer Dieu et de faire sa volonté, en puisant tout aussi inlassablement à la source de son Esprit d’amour. En ce sens les publicains et les prostitués qui pleurent leurs péchés, sont plus proches du Christ, que ceux qui se bercent d’illusions peut-être à cause de leur pratique religieuse, peut-être à cause de leurs vertus naturels mais qui ne laissent pas Dieu les transformer, parce qu’ils ne sont pas dans le repentir. Ils sont en quelque sorte autosuffisants. Que notre Mère du ciel nous en préserve.

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