29ème dimanche T Ord

Les pharisiens et les hérodiens sont, à l’époque de Jésus, frères ennemis ; les premiers considèrent les seconds comme des gens compromis avec l’autorité romaine. Voilà qu’ils se trouvent curieusement unis dans une même volonté d’éliminer Jésus en essayant de nuire à sa réputation. Satan est donc capable de rassembler des frères, mais ce n’est jamais gratuit. C’est toujours pour nuire au dessein de Dieu, et à la paix du monde.

Ceux qui servent le diable, nous le voyons, manient à merveille le mesonge et la flatterie : Ils présentent le faux visage de la bienveillance : « Nous le savons, tu es toujours vrai, tu enseignes le vrai chemin de Dieu, tu ne fais pas de différence entre les personnes… » et en disant cela, ils citent un verset du Deutéronome qui concerne Dieu : « Dieu(…) qui ne fait pas de différence entre les personnes » (Dt 10, 17) parce qu’Il est souverainement libre.

C’est comme s’ils lui disaient: « toi qui te montre libre comme Dieu, réponds-nous : est-il permis oui ou non de payer l’impôt à l’empereur? » La question est piégée, car elle oblige Jésus à se positionner, – soit en agitateur qui s’oppose à l’autorité romaine, s’il dit non, il ne faut pas payer l’impôt – soit à l’inverse, en collaborateur de l’occupant romain, s’il dit « oui, il faut payer… » ce qui le désavoue auprès des juifs. Le voilà pris entre deux feux.

Mais Jésus sonde les reins et les cœurs et il démasque sans peine la manipulation « hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve? » Et on perçoit dans la réaction de Jésus, sa tristesse … Comme il est difficile au Saint-Esprit d’œuvrer dans de tels cœurs, fermés, faux et remplis de malice ! Alors que la faiblesse humaine, le péché de faiblesse n’est jamais un obstacle à la sainteté et à la croissance spirituelle. Jésus va les confondre d’une manière toute simple, en les mettant face à la réalité de leur compromission incontournable avec la société païenne. Il leur fait sortir une pièce de monnaie à l’effigie de l’empereur avec la mention blasphématoire : « Tibère, divin César ».

Sa réponse est devenue un dicton: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Autrement dit, il refuse toute forme de replis sur soi sectaire ; il est normal d’être solidaire d’un système de société qui sert le bien commun, même s’il est imparfait. Mais il ne faut pas oublier de rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Et qu’est-ce qui est à Dieu ? Tout ! Toute sa création. En commençant par les êtres les plus sacrés : l’homme fait à l’image de Dieu, et en l’homme, ce qu’il y a de plus faible et de plus fragile : l’enfant et le vieillard! Nous devons respecter ce qui ne nous appartient pas et qui appartient à Dieu : le dignité et la vie de l’homme depuis son commencement jusqu’à sa fin. Nous devons respecter la dignité de notre corps, la loi naturelle c’est à dire l’ordre que Dieu a lui-même inscrit dans la nature pour qu’elle se renouvelle. Si nous ne rendons pas à Dieu le culte de louange et d’adoration que nous lui devons, en obéissant à ce qu’il nous commande, nous deviendrons idolâtres des créatures, et nous le regretterons un jour, car nous sommes faits pour Dieu. Comme le dit st Augustin : « Tu nous a fait pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en Toi ». Que Marie nous garde solidaire du monde dans lequel nous sommes en rendant à César ce qui est à César, et qu’elle nous protège en même temps de toute compromission qui desservirait l’homme créé à l’image de Dieu.

Poster un commentaire