2ème dimanche Avent A

Les paroles sévères de Jean-Baptiste et l’austérité de sa personne nous bousculent, nous dérangent, car elles font écho à une sévérité de Dieu, capable de colère contre les cœurs endurcis. Comment le comprendre de la part d’un Dieu d’amour ? Le piège serait de penser que le Dieu sévère appartient au passé de l’Ancien Testament et que seul le Dieu miséricordieux du Nouveau Testament nous concerne aujourd’hui. La vérité, c’est que le Dieu de l’Ancien Testament, et celui du Nouveau, sont un seul et unique Dieu d’Amour. Seulement cet amour est ressentie comme une caresse ou comme une colère, comme un jugement, selon notre état de conformité avec l’Amour.

La colère de Dieu dont parle Jean-Baptiste, c’est sa justice, son jugement, c’est à dire la mise en lumière de ce que nous sommes en vérité en contraste avec ce que nous pensons être. Or, la vérité, c’est que nous ne sommes Rien sans Dieu. Notre vie ici-bas nous est offerte pour que nous en prenions la mesure. Plus nous nous faisons illusion, en pensant pouvoir vivre sans Dieu, en pensant n’avoir pas à nous convertir, plus cette mise en lumière de ce que nous sommes en vérité, est un choc douloureux, salutaire, pour ceux qui se repentent, mais sans appel, pour ceux qui refusent de reconnaître leurs erreurs. Car la lumière de l’Amour ne peut pas subsister dans le cœur de celui qui ne veut pas s’y conformer.

« Qui vous a appris à fuir la colère de Dieu ? » s’exclame Jean-Baptiste. Cela veut dire : « Qui vous a appris à fuir la lumière de la Vérité qui est Amour ? » On fuit la colère de Dieu, quand on craint d’être confondu parce que l’on est trop attaché à son égo. On se regarde ; On se croit quelqu’un, comme-ceci ou comme-cela, et l’on s’y accroche orgueilleusement, refusant de se soumettre à la Parole divine, à sa lumière qui nous invite à redevenir comme un petit enfant, obéissant à son Commandement d’Amour. C’est l’orgueil qui empêche la conversion.

Celui qui met sa confiance dans la vérité qui est le Christ, celui qui cherche à lui ressembler dans sa douceur et son humilité, ne sera pas déçu, et n’aura pas à craindre le jugement, même si c’est au dernier moment, comme le bon larron : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » (Lc 23, 43) Mais Dieu qui est si bon, veut nous éviter bien des souffrances et des complications, c’est pourquoi il nous appelle à ne pas fuir sa lumière. Le jugement de Dieu est tout proche, dit Jean-Baptiste, parce que c’est aujourd’hui et non pas demain que se joue notre destinée éternelle. Nos choix, nos décisions, nos actes nous façonnent…Que notre Mère du ciel dont nous fêterons l’Immaculée-Conception dans quelques jours, nous aide à venir humblement à sa lumière, et par notre conversion quotidienne nous fasse contribuer à la Paix promise, au retour à l’harmonie de toute la création (Is 11, 6-10), .

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