33ème dimanche T Ord

Nous approchons de la fin de l’année liturgique qui nous renvoie à la perspective de la fin des temps et du Retour en gloire du Christ. L’Ecriture nous invite à l’attendre avec ferveur parce que seul cet avènement est capable d’apporter la paix d’une extrémité à l’autre de la terre. A chaque Eucharistie, nous faisons mention de cette attente qui est un stimulant à notre foi. Après le Notre Père, le prêtre dit: « Rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets, et l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur »

Saint Paul dans sa 1ère lettre aux Thessaloniciens, nous rappelle que l’important n’est pas d’en connaître le Jour et l’heure, connu de Dieu seul, mais de l’attendre, en demeurant prêt. Il viendra « quand les hommes se diront : paix et sécurité », selon la traduction de la Bible de Jérusalem, pour laquelle j’ai un petit penchant, car elle pointe du doigt notre génération : « Paix et sécurité », devise de l’ONU… quel gouvernement n’a pas cette priorité dans son programme ? Sachons lire les signes des temps, et réjouissons-nous de ce que la nuit touche à sa fin.

« Il viendra comme un voleur », mais pour ceux qui ne l’attendent pas, et qui ont enfoui leur talent dans la terre, au lieu de le faire fructifier, comme le dit la parabole de l’Evangile. Le « serviteur bon et fidèle » n’est pas le simple baptisé qui rend à Dieu son souffle à l’heure de sa mort. Le serviteur bon et fidèle, c’est celui qui fait prospérer ce qu’il a reçu de Dieu. Et ce qui intéressera notre Seigneur à son retour, ce ne sont pas nos réussites, nos succès, nos qualifications, nos connaissances, nos « talents » au sens où on l’entend habituellement, quand on dit :  « celui-là, il a tous les talents : il est intelligent, il est beau, il est fort, il est sportif, il est musicien, il est pragmatique, il est cultivé, il est drôle… » non, Il ne regardera pas cela, il ne regardera qu’une chose : l’état de notre cœur et l’amour en actes qu’il contient, c’est à dire ce que l’Esprit-Saint aura fait prospérer avec notre permission.

La dilatation de notre cœur, voilà la véritable fructification! et c’est l’œuvre de son Esprit, si nous lui permettons de vivre en nous et de nous communiquer son Amour dans l’admirable échange de la prière. La prière, c’est cet admirable échange entre l’Esprit de Dieu et nous. Dès que cet échange cesse, le péché fait son œuvre en nous, et ratatine notre cœur, avec le risque que Dieu devienne Celui que l’on redoute, Celui que l’on préfère ignorer, vous savez, comme on peut craindre parfois son Médecin… Au Congo, j’ai connu des enfants pauvres, couverts d’ulcères aux pieds et qui ne voulaient pas se faire soigner par peur d’avoir à souffrir…

« serviteur mauvais et paresseux, il fallait placer mon argent à la banque… » : Son argent, son bien, c’est notre cœur, et la banque c’est Son Cœur Divin, uni au Cœur immaculé de Marie, c’est à dire uni à la Femme parfaite du livre des Proverbes. « Plus précieuse que les perles » Jésus lui a fait confiance, et nous invite à lui faire confiance. C’est dans ce Cœur unique que grandit notre cœur, à mesure qu’est brûlé notre péché, mais cela ne peut se faire que si nous consentons à lui donner notre cœur… en acceptant le cœur à Cœur de la prière. Alors, en dialogue continuel avec le Saint-Esprit, consolés par sa Miséricorde, nous sommes stimulés à transmettre cet amour aux autres, en commençant par le pauvre qui est chez nous: notre frère, notre sœur, nos parents, nos enfants… et l’inconnu qui peut avoir besoin de nous. C’est aujourd’hui la première Journée mondiale des pauvres, instituée par le pape François. « Les pauvres sont nos maîtres » disait st Vincent de Paul, parce que le Christ se cache en eux. Il nous est si facile de les ignorer… mais ce que nous faisons aux plus petits, c’est à Dieu que nous le faisons. Alors, ouvrons grand notre cœur à la miséricorde de Dieu et dispensons-la généreusement. « Nos affaires » prospèreront, c’est à dire: notre cœur se dilatera aux dimensions du Sien et nous travaillerons pour Lui, nous lui gagnerons beaucoup d’âmes, pour sa plus grande gloire et pour notre plus grand bonheur.

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