4ème dimanche Ord B

Les gens étaient frappés par l’enseignement de Jésus, nous dit St Marc, « parce qu’il parlait en homme qui a autorité ». Pouvoir dire : « Vous avez appris qu’il a été dit… eh bien ! moi, je vous dis… » c’est revendiquer l’autorité même de Dieu. Et il ne se contentait pas de simples paroles, son autorité venait de ce qu’il y avait une parfaite cohérence entre le dire et le faire, avec en plus, des signes et des prodiges qui accompagnaient sa prédication.
Dans l’évangile on le voit expulser un esprit impur par une simple parole d’autorité : « Tais-toi ! sors de cet homme. » Une seule parole du Seigneur suffit. Il ne faut jamais l’oublier. On ne combat pas le démon d’égal à égal si l’on met sa confiance en Jésus-Christ. Trop de chrétiens vivent dans la peur : peur du djadisme, du terrorisme, de la sorcellerie, de la franc-maçonnerie… peur du délabrement de nos valeurs chrétiennes…
Bien sûr il faut être lucide sur les œuvres du diable et ne pas être naïf, mais vivre dans la peur ne glorifie pas Dieu. On nous dit : « il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent ! » Cela veut dire que si Jésus est le Maître et Seigneur de nos vies, si nous lui donnons les moyens d’avoir autorité sur nous, les esprits impurs ne peuvent que lâcher prise. Où alors Jésus n’est pas le Sauveur, et vaine est notre foi. L’abandon confiant à sa Parole et la vie en Eglise est ce qui permet au Fils de Dieu, d’avoir autorité sur nos vies, et par nous, sur tout le cosmos. Mais qui n’écoute pas sa Parole, devra un jour en rendre compte.
Voulons-nous que Jésus soit le Maître et Seigneur de nos vies? Tous, nous sommes confrontés à nos misères ; tous, nous avons des failles, et nos chutes sont là pour nous les montrer, mais notre Créateur nous a donné un libre arbitre pour pouvoir lui demander d’être le Seigneur et Maître de nos vies. C’est une décision que nos parents prennent pour nous le jour de notre baptême et que nous actualisons à l’âge de pouvoir décider par nous-mêmes. Chaque fois que je me rends amoureusement à la Messe ou devant le Saint Sacrement, j’actualise cette décision ; chaque fois que je me rends au confessionnal avec un sincère repentir de mes fautes, j’actualise cette décision. Quand j’arrête mes activités pour prier comme le faisait Jésus, ou quand je fais le bien pour lui rendre gloire et non pour me glorifier moi-même, je lui donne autorité sur ma vie. Et toutes ces saintes pratiques ont d’autant plus d’influence sur moi que ma confiance dans le Christ est grande et inconditionnelle. Aujourd’hui il y a moins de pratiquants qu’hier, c’est vrai, mais ceux qui pratiquent, pratiquent peut-être plus par amour que par peur du démon, (du moins croyons-le) et c’est une bonne chose car le manque de confiance des croyants blesse le Seigneur.
St Paul désire que nous nous attachions au Seigneur « sans partage » (1 Co 7, 35) et il estime que cela est plus facile dans le célibat, que dans le mariage. On peut le comprendre… S’attacher au Seigneur sans partage dans le mariage, peut-être plus héroïque, surtout en ces temps d’apostasie de la foi. Je connais des couples héroïques qui accomplissent leur devoir d’état en Dieu, qui font de la prière leur respiration, au cœur de leurs tâches familiales ou professionnelles, qui s’appuient sur le Seigneur, avec confiance, et dont la maison est accueillante à tous. Mais c’est de l’héroïsme, tant la pression de notre société matérialiste est grande, cherchant à souiller les âmes de plus en plus tôt. Et comme il est important que les consacrés pour qui l’attachement sans réserve au Christ est plus facile de par leur choix de vie, soient à la hauteur de leur vocation en ne se laissant pas gagner par l’esprit du monde qui peut s’insinuer dans toute institution, aussi sainte soit elle. Le vendredi 2 février, nous célèbreront la journée mondiale des consacrés, prions pour eux, afin qu’ils soient renouvelés dans cet amour « sans partage » et que soit hâté l’heure où le Seigneur par Marie, dans le feu de l’Esprit dira à l’esprit impur de ce monde : « Tais-toi ! Sors et ne viens plus nuire aux enfants des hommes ».

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