6ème dimanche C

Un jour, une catéchiste demanda aux enfants ce qu’ils pensaient du texte qu’ils venaient de lire. Il s’agissait ce cet évangile des Béatitudes. Après un court silence, un doigt se lève et l’enfant déclare : « Jésus nous propose le bonheur, et nous, nous cherchons toujours ailleurs. » L’essentiel était dit en une phrase : Dieu nous offre le bonheur, et ce bonheur, c’est son Fils. C’est ce qu’affirme Jésus quand il dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » ou encore « Je suis le Pain de vie ». « Je suis ce qui est le plus nécessaire à votre existence ». Le bonheur est le but de notre existence, un bonheur qui ne doit pas finir, et Jésus en est la clé.

Quand nous refusons ce bonheur qui est Jésus, inévitablement  nous le cherchons en dehors de Lui, comme l’a dit cet enfant, c’est-à-dire dans les créatures qui passent. Or nous ne sommes pas fait pour ce qui passe, mais pour ce qui dure toujours. Voilà pourquoi Jésus dit « Quel malheur pour vous les riches, vous avez votre consolation ! ». Les « riches » dans la bouche de Jésus ne sont pas forcément ceux qui ont des biens, mais ceux qui recherchent leurs consolations dans ces biens qui passent, au lieu de les rechercher en Dieu qui ne passe pas. Ceux-là seront forcément malheureux car ils connaîtront un jour ou l’autre le manque.

Dieu seul demeure toujours, quoiqu’il arrive. Il est là avec nous, il est tout puissant, et il est toujours prêt à nous venir en aide. Là est le secret du bonheur. Il appartient aux pauvres, c’est à dire à ceux qui mettent avant tout leur confiance en Dieu qu’ils ne voient pas, et qui ne font pas des consolations terrestres, un absolu, justement parce qu’ils aspirent à la plénitude d’amour qui est Dieu. Ils pleurent plus que les autres leurs péchés par ce qu’ils craignent Dieu, au sens où ils ne veulent pas le décevoir, préférant le respecter et lui obéir. Ils pleurent aussi de compassion devant ceux qui souffrent, suppliant Dieu Miséricorde pour eux.

Jésus est venu nous libérer du Malin et de son emprise. Il est venu nous rendre libre, c’est à dire victorieux dans la tentation. Il nous l’a obtenu par sa mort et sa résurrection et ceux qui ont expérimenté cette liberté retrouvée dans l’amour du Christ sont prêts à en témoigner au prix de leur sang. Combien de saints de tous âges, de toutes conditions, de toutes cultures, ont donné leur vie pour  témoigner de la valeur inestimable de ce bonheur qui demeure par delà la mort ! Qu’est-ce qui m’empêche de devenir un saint, moi aussi ? Le saint n’est pas un surhomme, c’est quelqu’un qui met sa confiance dans le Christ, et qui le prie dans l’espérance du bonheur éternel qui lui est promis.

« heureux l’homme qui se plaît dans la loi du Seigneur, qui murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. Tel n’est pas le sort des méchants » (Ps 1) De fait, celui qui se nourrit de Dieu, de sa Parole, de son Pain de Vie, et qui s’efforce de pratiquer les vertus (foi, espérance et amour qui lui sont donnés d’en haut), il gardera la sérénité du coeur; il aura à souffrir comme tout le monde, mais cette souffrance ne lui fera pas perdre la paix, qui lui vient non pas d’abord des consolations de la terre, mais de Dieu qu’i aime plus que tout.

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