Nous sommes à une semaine de la Pentecôte et nous méditons sur la prière que le Seigneur a adressé à son Père. L’ultime prière avant de se livrer aux mains des pécheurs. Une prière sur laquelle on peut faire toute une catéchèse. Que dit-il ? Père glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Voilà ce qui doit être le seul but de notre vie. Que Dieu nous glorifie, et que nous le glorifions. Qu’est-ce que cela veut dire ? Le Père glorifie son Fils, en lui donnant d’être fidèle à accomplir sa divine Volonté (car le Fils ne fait rien qu’il ne l’ait reçu du Père) ; le Père le glorifie aussi en couronnant sa fidélité par sa résurrection. Le Fils quant à lui, glorifie le Père par sa fidélité à faire ce qu’il lui commande à savoir livrer sa vie pour le salut de tous.

La volonté de Dieu consiste à vouloir partager sa Vie divine qui est éternelle. La vie éternelle, dit Jésus dans sa prière, c’est qu’ils te connaissent et qu’ils connaissent celui que tu as envoyé. Mais ce n’est pas une connaissance intellectuelle, livresque, c’est une connaissance expérimentale, c’est vivre avec, car Il est vivant, et veut entrer en relation avec nous, une relation d’amour en faisant de notre cœur sa maison. Il ne cesse de vouloir se donner à nous pour demeurer avec nous… Tout simplement parce que c’est le seul moyen pour nous de le glorifier par notre fidélité. Sans lui notre vie tombe en ruine. Nous l’oublions si facilement, qu’il est parfois contraint de nous laisser tomber dans le péché… mais pas pour nous y laisser, pour nous relever.

C’est pourquoi comme le dit le psaume 26 : « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple » La seule chose qui compte c’est que notre cœur soit habité, c’est à dire que l’Esprit du Seigneur se joigne à notre esprit, pour que nous puissions devenir ce que nous devons être : des êtres libres et paisibles, capable d’aimer à la manière de Dieu, gratuitement, en faisant le bien, et sans rendre le mal que l’on nous fait parfois volontairement ou involontairement. Cela n’est possible qu’en étant délivrés de la tyrannie de la chair qui nous replie sur nous-mêmes et nous fait rechercher nos propres intérêts au lieu de ceux des autres.

Cela, ce n’est pas notre œuvre, c’est l’œuvre de l’Esprit en nous, c’est pourquoi, quelle que soit notre degré de vertu, nous n’avons qu’une chose à faire : Demander qu’Il vienne en nos cœurs nous visiter, nous éclairer, nous purifier, nous fortifier, nous consoler, nous embraser de son Amour. Cela se fait par la prière assidue, quotidienne, avec Marie, et en Eglise (cf Ac 1, 14), pour pouvoir rencontrer Jésus vivant dans les sacrements. C’est ce dont témoignent les Actes des apôtres, et il ne peut qu’en être ainsi jusqu’à l’avènement définitif de son Règne qui comblera nos coeurs de paix et de joie. « Viens Seigneur Jésus, brûle nos cœurs, et fais de nous des témoins contagieux, capables de se donner et de se sacrifier pour que tous les hommes soient sauvés. Viens dans les cœurs de ceux qui ne te connaissent pas, pour qu’ils te servent eux aussi, et que la terre porte enfin son fruit de vie, de paix et d’amour. »