Christ-Roi C

Pilate a fait écrire au sommet de la croix : « Celui-ci est le Roi des juifs », mais nous savons que Jésus a livré sa vie pour tous les peuples de la terre, et même pour sauver la création toute entière qui attend, elle aussi, l’heure de sa délivrance. C’est ce que signifie cette fête du Christ-Roi de l’univers qui vient à la fin de l’année liturgique, comme pour nous dire : « gardez courage, les souffrances du temps présent n’auront pas le dernier mot. Le dernier mot revient au Christ et à sa victoire sur tout le cosmos.

Jésus est-il le Roi de ce monde bâti sur l’attrait du plaisir, de l’avoir et du pouvoir? Pas vraiment. Et cela dure depuis la nuit des temps, cette nuit de la chute du péché originel. Notre civilisation moderne, depuis le siècle des lumières, n’a fait qu’accentuer les effets dévastateurs de cette loi de la convoitise, en s’affranchissant de Dieu jusqu’à proclamer sa « mort ». Or on ne peut pas éliminer Dieu sans condamner l’homme, car le cœur de l’homme, blessé, est enchaîné à la logique de la convoitise qui le fait être loup.

Jésus-Christ est le seul qui puisse guérir le cœur de l’homme et lui rendre sa liberté. C’est pourquoi Lui seul peut libérer le monde de ses injustices, qui sont la conséquence de son cœur blessé. Comment s’y prend-il pour cela ? Lui qui a créé le monde une première fois, il fait une création nouvelle, en donnant sa vie sur la croix, crucifié entre deux criminels. Que dit-il sur la croix ? Il nous fait sa plus belle déclaration d’amour qui est sa miséricorde infinie: « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Il excuse ses bourreaux et accueille dans le Paradis le larron repentant. Il nous révèle ainsi les conditions de notre participation à sa nouvelle création: répondre à sa miséricorde par la reconnaissance de notre péché, par notre repentir, par notre crainte de Dieu qui est aussi respect du prochain.

Quand nous péchons, souvent, nous ne savons pas ce que nous faisons, parce que nous sommes des enfants blessés ; nous oublions que le péché est le non-amour, qu’il est étranger à l’amour, et donc étranger à Dieu qui est Amour. En le commettant, nous nous éloignons de l’amour et de Dieu. Mais il suffit que nous regardions le Christ en croix, livré pour nous, avec un réél repentir, pour qu’il nous offre son Salut et nous renouvèle sa confiance, afin que nous travaillions pour lui. C’est ce qui se passe à la Messe si nous la vivons de tout notre cœur ; c’est ce qui se passe au Confessionnal, d’où nous repartons libérés, parce que visités par son amour et sa miséricorde.

Le remède, c’est Lui, pourvu que nous lui restions attachés, avec le désir de lui plaire. Jésus est-il Seigneur et Roi de ma vie ? Préside t-il à mes pensées, mes paroles et mes actions, à mes décisions ? A ce niveau nous avons chaque jour à nous convertir. Et c’est en travaillant à ce qu’il règne toujours plus dans notre cœur, que nous apportons notre pierre à l’avènement de son Règne sur tout l’univers.

Poster un commentaire