homélie pour la fête-Dieu

La première lecture tirée du Livre de l’Exode, est l’un des récits les plus importants de l’Ancien Testament. Moïse descend du Sinaï, et transmet au peuple les paroles du Seigneur et tous ses commandements. Et le peuple répond : « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique » C’est l’Alliance de Dieu avec son peuple. Une alliance scellée selon un rituel qui peut nous paraître un peu barbare : Des animaux sont sacrifiés, et leur sang est répandu sur le peuple.

Pourquoi ce sang ? Le sang est un symbole, le symbole de la vie. Le sang répandu par le prêtre sur le peuple, symbolise la vie de Dieu qui s’unit à la vie de l’homme pour lui procurer la paix, en le purifiant de ses fautes. On n’a plus la paix quand on se sent coupable. Nos sociétés ont bien vu la nécessité qu’il y a de se déculpabiliser, et il y a tout un courant de pensée issue des progrès de la psychologie qui visent à cela : déculpabiliser les gens. Le danger est là quand on pense pouvoir y arriver sans Dieu. Or, la vérité, c’est qu’il n’y a que Dieu qui puisse nous déculpabiliser ; il n’y a que Lui qui puisse nous guérir de nos culpabilités les plus enfouies. Comment ?

Par son pardon ! Les rites anciens avaient leurs limites ; ils n’apportaient qu’une paix relative, car ils n’avaient pas le pouvoir de changer le cœur de l’homme. C’est pourquoi, quand les temps furent accomplis, Dieu envoya le grand prêtre qu’il fallait : Son propre Fils. A lui seul, il était la Parole, le Sacrificateur et la Victime, (Hb 9), et il offre un unique sacrifice, définitif, pour toutes les générations passées et futures, pour les vivants comme pour les morts, afin que tous puissent être définitivement pardonnés.

C’est ce que le Christ révèle à ses apôtres quand il leur dit au dernier repas pascal: « Prenez, ceci est mon corps, (…) ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude ». Mais désormais, le sang de l’alliance, n’est plus répandu extérieurement, il est consommé, et ce n’est plus le sang symbolique d’un taureau ou d’un mouton, c’est le Sang précieux de l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

La nouveauté, c’est que l’unique sacrifice du Christ, rendu présent sacramentellement dans la Sainte Eucharistie, apporte la vraie paix, et non une paix figurative, car le cœur de l’homme est visité par la Présence réelle du Christ qui nous saisit et nous transforme – si notre cœur est sincère et bien disposé – pour que tout notre agir soit pour la gloire de Dieu cad pour la paix, avec Dieu, avec nous-mêmes et avec les autres.

Comme il est grand ce sacrement de l’Eucharistie ! Dieu dans sa grandeur et sa majesté, vient à nous, pour nous sauver en nous appelant inlassablement à la conversion. « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimé » disait Jésus à Ste Angèle de Foligno. Ayons une vraie disposition du cœur, disons-lui un oui sincère pour répondre à la soif du Christ, à la soif qu’il a de nous aimer et de nous sauver. L’enjeu c’est notre transfiguration, notre divinisation, la nôtre, mais aussi celle de toute la création qui attend l’heure de sa rédemption. Nous pouvons hâter cette heure par notre amour sincère de Jésus-Eucharistie.

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