L’Evangile nous éclaire sur la manière la plus féconde de rayonner le Christ pour porter un fruit apostolique, pour être missionnaire. Elle se résume en un double mouvement : -s’attacher résolument au Christ vivant, en faisant confiance à son autorité sur toute chose, sur les démons, sur le mal, sur la maladie, sur les événements qui ne tournent pas toujours à notre avantage. Cela veut dire lui demander avec confiance que s’exerce son pouvoir en nous. C’est le rôle de la prière et des sacrements.

Et son corollaire qui est de se détacher des pouvoirs que nous donne le monde. On ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et l’Argent. Et ceci, afin de rester libre face aux convoitises de ce monde. Car si elles prennent trop de place dans notre cœur, elles font de l’ombre à notre vocation chrétienne qui est d’offrir notre vie et notre personne à Dieu. Car si le Christ est mort et ressuscité pour nous, c’est pour que nous ne vivions plus pour nous-mêmes mais pour Lui.

Par ce double mouvement d’attachement et de détachement, attachement à Dieu et détachement du monde, on ne cesse de grandir en douceur et en humilité, au point que même dans la persécution, même devant les affronts de toutes sortes, on reste digne, on ne profère pas de menace, on ne nourrit pas d’hostilité, pas d’esprit de revanche, mais on se retire sans chercher querelle. C’est cela « secouer la poussière de ses pieds »

Padre Pio a vécu cela de manière héroïque acceptant les injustices sans chercher à se défendre. Injustices qui lui sont venues de l’autorité même de l’Eglise. Un jour il a donné à son frère Gerardo 5 recommandations pour progresser en douceur et en humilité :

1/ N’éprouve jamais aucune complaisance de toi-même quel que soit le bien que tu aies pu découvrir en toi car tout vient de Dieu et c’est à lui que tu dois rendre honneur et gloire

2/ Ne te plains jamais des offenses d’où qu’elles te viennent

3/ Excuse tout le monde par la charité chrétienne en ayant toujours présent l’exemple du Rédempteur qui excusa même ses bourreaux devant son Père

4/ Gémis toujours comme un pauvre devant Dieu

5/ Ne t’étonne pas de tes faiblesses et de tes imperfections. Mais en reconnaissant ce que tu es, rougis de ton inconstance et de ton infidélité envers Dieu et, avec de bons propos et en toute confiance, abandonne-toi tranquillement dans les bras du Père céleste.