2ème dimanche Ord B

Les prophètes ont pour mission d’écouter Dieu, afin d’être ses porte-paroles. Dieu parle à son peuple pour lui révéler son merveilleux dessein d’amour et de salut qu’il a sur le monde, avec son point d’orgue qui est la Venue du Messie. La première lecture rapporte le récit de l’appel du prophète Samuel, et nous pouvons constater l’importance qui est donnée à l’écoute de Dieu. De fait, elle ne va pas de soi, parce que depuis le péché originel, Dieu n’est plus vraiment notre interlocuteur. On a peur de Lui ; on a peur du silence, et Dieu parle dans le silence de notre coeur. Remarquez comme notre société nous pousse à fuir le silence… soit dans l’activisme, soit dans les détentes faciles.

Dieu parle aussi à travers les événements qui n’échappent pas à son omniscience. Il nous parle à travers des hommes de Dieu, comme ici le prêtre Eli qui donne un sage conseil au petit Samuel : «Retourne te coucher, et s’il t’appelle, tu diras : Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » Il nous parle à travers des hommes de Dieu, comme le pape François qui est notre « Pierre » d’aujourd’hui, qui nous dit haut et fort qu’on ne peut pas être chrétien sans être bouleversé par tous ces pauvres migrants qui périssent en masse, en mer Méditerranée, parce qu’ils préfèrent risquer la mort plutôt que de subir l’enfer qui leur est réservé en Lybie, devenu un no man’s land. Bien sûr il faut réfléchir à une politique migratoire intelligente et lucide, mais il nous sera demandé des comptes sur notre foi et sur notre charité : « qu’as-tu fait de ton frère? Parler de « suicide » de l’Europe pour justifier une attitude passive devant le drame de ces vies sacrifiées, relève d’un manque de foi en ce que Dieu peut faire quand nous obéissons à son commandement d’amour.

Jean-Baptiste qui est le dernier prophète de l’Ancien Testament, a eu pour mission de désigner le Messie : « Voici l’Agneau de Dieu !», de même notre Eglise fondée sur Pierre, qui est une Mère pour tout homme, quelque soit sa culture, sa religion ou sa couleur de peau, nous désigne l’Agneau de Dieu. Il est là où l’homme est persécuté, sinistré, sacrifié, et le chrétien doit être la main tendu du Christ, Lui qui a dit : « suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes ». C’est vrai au sens propre comme au sens figuré. Depuis l’avènement du Seigneur, il ne nous est plus seulement d’écouter Dieu, il nous est demandé de le suivre, de le rencontrer personnellement à travers le Sauveur du monde, qui s’est identifié aux plus malheureux d’entre les hommes: « que cherchez-vous ? – Maître, où demeures-tu ? – Venez et vous verrez ! Et ils restèrent avec Lui ce jour là. » Prier, pour un chrétien, c’est chercher Jésus pour demeurer avec Lui comme avec un ami. Et un ami que l’on écoute, pour mieux le connaître et toujours mieux l’aimer. C’est le sens de la liturgie de l’Eglise et du don des sacrements. C’est aussi le sens de la charité chrétienne qui ne fait pas de différence entre les personnes, et qui fait confiance avant tout à Dieu qui parle à travers Pierre.
Alors le Saint-Esprit vient faire sa demeure dans les coeurs maternels, cad compatissants, et nous devenons son temple saint. C’est tout notre être qui devient saint, de corps, d’âme et d’esprit ; d’une sainteté qui ne dépend pas de nous mais de Lui, et pour laquelle nous n’avons donc pas à nous enorgueillir, mais à rendre gloire à Dieu par la cohérence de notre vie : « Si vous êtes ce que vous devez être, dit Sainte Catherine de Sienne, vous mettrez le feu au monde entier » c’est à dire que vous travaillerez à faire venir son règne de justice, d’amour et de paix, et vous échapperez au jugement divin.

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