3ème dimanche Carême A

Jésus rencontre une femme samaritaine et lui dit : « Donne-moi à boire » Il est un homme fatigué, assoiffé par sa longue marche, mais il est aussi un Dieu qui a soif de sauver tous les hommes. Les juifs ne parlaient pas aux samaritains parce qu’ils avaient délaissé le culte véritable à Jérusalem pour un culte déviant, dans un temple de Samarie où se mêlaient des idoles païennes. C’est une déviation sérieuse, mais pour le Christ, cela ne justifie pas qu’un mur soit dressé entre juifs et samaritains. Jésus est notre modèle, il nous montre l’exemple. Devant un tel évangile, comment peut-on considérer avec suspicion le dialogue inter-religieux et l’œcuménisme ? Avant d’être une priorité du Concile Vatican II, c’est une priorité de l’évangile. On ne peut pas prétendre êre du Christ et rester fermé à ceux qui pensent différemment de nous.

Jésus, comme on le voit dans cet évangile, ne réduit pas la samaritaine à l’erreur doctrinale de son peuple, en la nommant « hérétique » comme le font certains chrétiens; Il ne l’enferme pas non plus dans son péché… il la traite avec égard et respect, en se faisant petit. Le « petit » c’est celui qui est dépendant, qui a besoin des autres : « Donne-moi à boire » (J’ai besoin de toi). Nous avons tellement besoin de réapprendre cette dépendance, tant notre orgueil nous pousse à ne vouloir avoir besoin de personne. Sur cette base de l’humilité, qui ouvre le cœur des autres en nous rendant dépendants d’eux, Jésus peut répandre son amour et sa miséricorde qui sont inconditionnels : « si tu savais le don de Dieu, qui est celui qui te dit : donne-moi à boire, c’est toi qui l’en aurait prié, et il t’aurait donné de l’eau vive ». L’eau vive du Saint-Esprit qui purifie, qui transforme et qui divinise en vue du Royaume des cieux. Grâce à cette miséricorde offerte à tous, Jésus ne condamne pas, il ne culpabilise pas, mais il se révèle comme Celui qui est la Lumière qui éclaire toute chose : « tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu 5 et celui-ci n’est pas ton mari » ou encore « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous, nous adorons celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. Mais l’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » Jésus attire à Lui ceux qui cherchent la vérité avec sincérité. C’est le cas de cette femme qui attend la venue du Messie : « Je sais que le messie doit venir pour nous faire connaître toute chose » Parce qu’elle est dans une attente sincère de salut, son cœur est touché, et comme on le voit elle ne tarde pas à devenir un témoin de Jésus auprès des autres. Celui qui cherche la vérité, finit toujours par la trouver.

Ayons à cœur de vivre ainsi l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux, dans l’amour et la vérité. Le pape Benoît XVI mettait peut-être plus l’accent sur la vérité, le pape François le met aujourd’hui sur la charité et la miséricorde. Mais ni l’un ni l’autre, n’exclue l’un au bénéfice de l’autre. Nous devons aimer de l’amour du Christ qui veut rassembler tous ses enfants et dans sa lumière qui est vérité. C’est un devoir d’annoncer Jésus-Christ, car tout homme porte en lui la soif plus ou moins consciente du salut par le Christ. Demandons la grâce de ne jamais rougir de Jésus-Christ et du don qu’il nous fait de son Esprit ; que Marie nous aide à transmettre avec enthousiasme ce trésor qui ne nous appartient pas, et que notre péché ne fasse pas écran à la miséricorde et à la tendresse de Dieu qui seuls touchent et convertissent les coeurs.

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