3ème dimanche Carême B

« Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ». C’est ce que nous lisons dans le livre de l’Exode et dans un certain nombre de psaumes. Si Dieu est « lent à la colère », c’est que cette colère divine correspond à quelque chose… qui n’est évidemment pas de l’ordre du péché. L’évangile nous en donne une belle illustration. On cite souvent ce passage pour justifier certaines de nos colères humaines que nous qualifions volontiers de « saintes colères », mais la colère humaine n’est jamais sainte. Seule peut l’être la colère divine. C’est vrai, le Saint-Esprit peut susciter en nous une sainte colère, mais en ce cas il n’y a pas de perte de maîtrise, ni de mauvais sentiments envers qui que ce soit. Il n’y a que l’ardeur de l’Amour divin qui nous enflamme de compassion pour les hommes.
La colère de Dieu, au fond, c’est son Amour qui s’enflamme pour purifier ce qui est en désordre dans son temple. Le temple de Dieu, c’est le temple de Jérusalem jusqu’à ce que le Fils de Dieu vienne sceller une Alliance nouvelle et éternelle en son Sang pour la vie de tout homme, qu’il soit juif, grec, esclave ou homme libre. Celui qui aime le Christ et qui met sa foi, sa confiance en Lui, devient par le baptême le temple vivant de sa Présence miséricordieuse. Le coeur docile, il le visite, l’illumine, le sanctifie pour en faire son temple saint ; au contraire celui qui délaisse ses commandements et se détourne de sa volonté, se prépare à subir sa juste colère, c’est à dire l’ardeur de son Amour qui veut mettre de l’ordre et de l’harmonie où il n’y en a pas. Son Amour peut être redoutable « comme le feu du fondeur » Ml 3, 2
Jésus dans l’évangile, ne se fâche pas, il vient remettre de l’ordre dans son temple, en rappelant que la prière doit y être au centre, et non l’esprit du monde. Il est intolérable pour le Fils de Dieu, que les cherchant-Dieu (les païens) ne puissent pas avoir leur espace propice à la prière. Cet espace de recueillement était rendu impossible à cause de la présence des changeurs de monnaie et des marchands qui s’adonnaient à leur commerce avec la complicité des prêtres, plus soucieux de leurs recettes que de la conversion des non-juifs… Jésus remet de l’ordre. Il est Lui-même en sa personne l’ordre nouveau, qui, par l’immolation de son Saint Sacrifice va pardonner une fois pour toute, les péchés de la multitude. Dès lors, les sacrifices d’animaux n’ont plus leur raison d’être.    « Nous proclamons un Messie crucifié » dit st Paul. C’est Lui l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. C’est Lui, le seul juste qui accomplit les 10 commandements, que jusque là l’homme ne savait que transgresser. Désormais le temple de Dieu n’est plus fait de main d’homme, c’est le Corps du Fils de Dieu livré pour nous, et le coeur de l’homme qui vient s’unir à ce Corps Très Saint par le Saint-Esprit, aidé de son intimité avec Marie, devient lui aussi, le Saint temple de Dieu.
Laissons-nous conduire par l’Esprit qui fait la guerre aux marchands du temple de notre cœur, aux semeurs de trouble que sont nos mauvaises pensées, nos mauvaises paroles, nos mauvais sentiments. Recherchons Dieu de tout notre coeur dans la prière, et la colère de Dieu ne nous surprendra pas. Confions-nous inlassablement à Marie, Elle nous gardera un coeur d’enfant, sincère, repentant et malléable dans la Main de Dieu.

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