5ème dimanche Ord B

Jésus est assailli de gens qui le cherchent parce qu’il enseigne avec autorité et que ses paroles, en cohérence avec ce qu’il est – il est Dieu, né de Dieu, Vrai Dieu né du Vrai Dieu – se vérifient concrètement : Les malades sont guéris, les démons expulsés ; le mal est vaincu et son auteur, Satan, avec ses acolytes, sont maîtrisés. Du coup, toute la ville de Capharnaüm se presse chez Simon, où réside Jésus, pour être guérie ou délivrée des mauvais esprits.
Avez-vous remarqué un détail : Jésus défend aux esprits mauvais de révéler son identité. Vous en devinez la raison : Les démons connaissent la vérité, mais ils ne servent pas Dieu, ni son plan de salut. Ils sont d’habiles princes du mensonge, c’est à dire que, soit ils restituent la vérité en la dénaturant, soit ils la livrent telle quelle, mais quand ce n’est pas opportun de le faire, dans le but de nuire au plan de Dieu. Il y a une manière de transmettre des vérités qui ne rendent pas service: trop de tapage, trop d’insistance… Les démons sont maîtres en la matière. Jésus préfère tellement le rayonnement des cœurs d’enfant pour se faire connaître: « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits » (Mt 11, 25).
Le coeur d’enfant a une relation simple avec l’autorité – celle de ses parents ou celle de Dieu. Et ce qui concrétise la relation filiale à Dieu, c’est la prière. Jésus nous donne l’exemple : « Le lendemain, Jésus se leva bien avant l’aube et alla dans un endroit désert pour y prier », au point que le matin tout le monde le cherche. On le cherche pourquoi? parce qu’il est porteur de la grâce du salut, qui guérit et libère. De la même façon, le chrétien est porteur de cette grâce, avec la mission de la transmettre ; mais que peut-il transmettre s’il n’est pas « connecté » chaque jour à la Source. Ce qui fait que st Paul est dévoré par la mission de « gagner le plus grand nombre au Christ », c’est que le Christ vit en lui par cette relation filiale de la prière qui lui est permanente. Sans elle, notre relation à Dieu, et donc aux autres, est faussée, et nous prenons le risque de ne pas être dans Sa Volonté. Nous pourrons agir de multiples manières, mais c’est tellement plus puissant de laisser Dieu agir ! Ce que permet la prière. Si Jésus le fait, à plus forte raison, nous, pauvres pécheurs, qui sommes sujets à la faiblesse et à l’égarement ! Prenons-nous le temps de nous retrouver avec Lui… Si le temps nous manque, c’est qu’il est urgent de le prendre, sinon le Seigneur finira par nous l’imposer en bon Père… et si la force nous manque, c’est peut-être que l’ennemi nous tient déjà dans ses filets… alors il faut agir en Eglise, pour le déloger, et permettre au Seigneur de restaurer nos forces. Ça se passe au confessionnal, ou en tout cas au contact du prêtre.
La prière ne supprime pas les épreuves de l’existence, comme l’illustre le livre de Job. Nous savons bien que si le Seigneur nous laisse des souffrances, c’est parce qu’elles nous font grandir et que la prière nous les rend supportable, en dissipant nos peurs, en calmant nos inquiétudes, en nous gardant du découragement. Nous savons bien que « la vie en rose » n’existe pas – du moins ici-bas – que la croix de l’épreuve surgit toujours d’une manière ou d’une autre ; mais celui qui retrouve son coeur d’enfant, et qui tend la main à Dieu et à sa Sainte Mère, jour et nuit, celui-là ne se découragera jamais, bien au contraire: il fera l’expérience que le Seigneur a soin de lui, qu’il le guérit et l’élève jusqu’à partager sa gloire.

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