6ème dimanche ord A

Dimanche dernier Jésus nous disait que nous étions la lumière du monde. Aujourd’hui Il nous dit comment demeurer dans sa lumière : en obéissant aux exigences de l’amour, qui récapitule tous les commandements, jusqu’aux plus petits. C’est parce que l’on aime que l’on évite de décharger sa colère sur autrui ; que l’on s’efforce de ne pas dire du mal des autres ; que l’on veut se réconcilier le plus vite possible ; que l’on évite de se complaire dans des regards qui déshonorent l’homme créé à l’image de Dieu ; c’est parce que l’on aime, qu’on s’efforce d’être fidèle à la parole donnée, sans avoir à jurer sur sa tête ou sur celle du Bon Dieu. Ce sont tous ces petits commandements qui incarnent notre amour au quotidien et que nous ne devons pas prendre à la légère, sous prétexte que tout le monde le fait. Qu’on ne doit pas tuer, insulter, commettre l’adultère, forniquer, donner de faux témoignages sur autrui, cela ne pose de problème à personne, car ce sont des péchés graves qui interpellent la conscience de tous.

Mais ce que nous dit Jésus, c’est que notre lutte contre le péché doit se vérifier jusque dans les petites tentations du quotidien. Le choix de la vie ou de la mort dont parle le Livre de la Sagesse s’incarne jusque dans la lutte contre les péchés « véniels » (qu’on dit de moindre gravité). Veiller sur ses pensées, sur ses regards, sur ses paroles, et compter sur la grâce qui transforme, c’est le chemin de la pénitence que le Seigneur nous invite à prendre, et surtout, ne pas faire du péché une fatalité. Le pape François nous rappelle combien, pour évangéliser, l’Eglise, doit commencer par s’évangéliser elle-même jusque dans les petits détails de l’amour, ces fameux « iotas ». Chaque homme créé à l’image de Dieu a en lui comme une mémoire de sa condition de créature, et de ce dont il est redevable à Dieu. C’est ce que l’on appelle la loi naturelle. Seulement cette loi s’obscurcit à force de faire de mauvais choix. Une jour, une tante me dit : « je t’envie d’avoir la foi. Moi je ne l’ai pas. Y a rien à faire… » La foi est un don, c’est vrai, mais un don que Dieu offre à tous, sans exception. Seulement, j’ai aussi à en faire le choix… Mais il faut ajouter, que c’est par le témoignage d’amour de ceux qui ont la foi, que ceux qui ne l’ont pas peuvent la trouver. Donc l’athéisme de ma tante (aujourd’hui décédée) me renvoie à mon propre témoignage de vie. Plutôt que de la juger, (elle a le cœur endurci…) je vais m’efforcer de l’aimer davantage. Maintenant qu’elle est morte, je vais l’aimer en priant tous les jours pour elle, non seulement pour elle, mais pour toutes les âmes qui souffrent au purgatoire. Et comme le demande le Ciel, je vais prier pour les pécheurs qui luttent ici-bas ; je vais prier, et je vais cultiver la garde de mon cœur. Car comme on l’a entendu cette semaine, c’est du dedans du cœur de l’homme, que sortent toutes les impuretés et les péchés. Je ne peux le faire qu’en comptant sur la grâce, en me mettant fréquemment en présence de Dieu, en l’invoquant par de courtes mais fréquentes prières, de supplication, de louange, ou d’adoration.

Dans l’évangile, Jésus emploie des images volontairement choquantes comme le fait de s’arracher l’œil, ou de se couper la main, pour que nous comprenions que la pureté se conquiert par la lutte, celle de la prière et du sacrifice. Il faut consentir à « perdre son temps » le chapelet à la main, et à mortifier nos sens, si nous voulons garder le cœur pur pour le ciel ! Notre justice surpassera celle des scribes et des pharisiens, c’est à dire le  monde de l’apparence, si nous travaillons notre cœur comme on travaille un jardin, en retirant chaque mauvaise herbe, chaque mauvais penchant que Dieu nous montre, et en ayant soin de nourrir et de fortifier tout ce que Dieu y a mis de bon : les vertus de foi, d’espérance, d’amour, les vertus d’humilité, de douceur, de patience et de tempérance, qui nous font ressembler à Jésus. Marie est avec nous pour nous guider sur ce chemin qui conduit à la Vraie Vie, celle que le Père nous réserve dans son Royaume.

 

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