Dimanche des Rameaux B

Après un tel récit, comment douter de l’amour que Dieu nous porte… Jésus, sur qui personne ne pouvait mettre la main, quelques jours plus tôt, donne sa vie librement et souverainement. Il assume en tant qu’homme les trois formes de souffrance de notre nature humaine: la souffrance physique, morale et spirituelle. Physiquement, il souffre la torture la plus terrible, celle de la tétanisation progressive de ses muscles qui provoque une mort par étouffement ; moralement, il est assimilé aux plus grands criminels, lui qui n’a pas commis de faute – encore que ce n’est pas cela qui le fait souffrir, car il n’a pas d’amour propre, mais plutôt de voir que parmi les pécheurs pour qui il donne sa vie, certains refuseront sa miséricorde – Enfin, spirituellement, il éprouve l’absence sensible du Père éternel : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». Le Christ a voulu vivre cela, non par complaisance pour la souffrance, mais par amour, pour que nous puissions être assurés qu’au cœur de nos ténèbres, physiques, morales, ou spirituelles, Il y est avec nous, les ayant traversées, portant sur lui les conséquences de nos péchés. Il est descendu dans nos ténèbres humaines, pour nous assurer de notre délivrance, si nous nous tournons vers Lui. 

Autour de lui, tous ont péché, hormis sa Mère. Tous l’ont mis en croix d’une certaine manière, mais  parmi ces pécheurs, il y en a de diverses catégories. Il y a ceux qui ont trouvé refuge auprès de la Mère de Dieu, et qui veulent tout vivre avec elle, pour suivre Jésus au plus près, comme Jean et les saintes femmes au pied de la croix ; il y a ceux qui se tournent vers lui avec compassion pour sa souffrance, comme Véronique, comme Simon de Cyrène qui adoucissent son calvaire. Ils figurent ceux qui se portent au secours de leurs frères éprouvés d’une manière ou d’une autre ; il y a ceux qui le fuient par peur, ceux qui le renient, ceux qui le trahissent par un baiser ; il y a les lâches comme Ponce Pilate, les arrogants comme la foule versatile, les violents comme les soldats romains, les hypocrites comme les pharisiens et docteurs de la loi. En les regardant tous du haut de la croix, Jésus se tourne vers son Père: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Aucune menace n’est proférée à leur égard, mais seulement un cri de pitié.

Pourquoi cela changerait-il aujourd’hui? Jésus est le même, et les hommes sont les mêmes. Jésus crucifié est le remède à nos péchés. Son Cœur transpercé est la source de notre guérison, et l’eau et le sang qui en jaillissent pour nous, figurent les sacrements de son Eglise. Bienheureux ceux qui s’abritent à leur ombre. « O Sang et eau qui avez jailli du Cœur de Jésus comme source de miséricorde pour nous, j’ai confiance en vous. » Une prière de confiance que Jésus a recommandé à Ste Faustine pour faire triompher sa miséricorde et éclater sa victoire sur le mal. Faisons nôtre cette prière, et surtout misons sur la miséricorde divine qui est notre ancre de salut.

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