homélie 4ème dimanche de Carême C

Dieu nous lance un appel solennel : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » si vous voulez goûter au bonheur, à la paix, à la joie. Il n’y a pas de paix, ni de joie véritable en dehors de la relation d’amour avec Celui qui nous a créés. Il nous aime passionnément, non pas à la manière humaine, non pas à condition que nous lui donnions satisfaction, mais à la manière divine, c’est à dire inconditionnellement, même quand nous le blessons par nos fautes sans nombre, Il nous aime ! Il nous attend inlassablement car Il brûle du désir de prendre sur lui nos fautes pour que nous goûtions au plus vite la joie de nous savoir aimés et pardonnés. Si nous en doutons, regardons Jésus sur la croix. Il est Dieu et il est mort pour nous, pour nos péchés, dit St Paul. « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » Cet appel s’adresse à tous les enfants du Père, c’est à dire à tous les humains, à tous ceux qu’Il a créé à son image et à qui Il veut partager tous ses biens, mais pas n’importe comment, dans une vie de famille, en vivant avec eux une relation d’amour partout et toujours, jusque dans l’éternité. Cette vie de famille, c’est le ciel et nous devons la commencer dès cette terre en ne nous lassant jamais de nous réconcilier avec Dieu. C’est ce que veut nous dire cette parabole du Fils prodigue qui s’adresse à notre cœur :

Un père avait deux fils, deux héritiers ; ces héritiers, c’est toi, c’est moi, c’est nous tous, hommes de tous les peuples, races ou religions de la terre, qui avons été créé avec amour, et qui blessons le Cœur du Père, toujours de deux manières, soit à la manière du fils cadet, soit à la manière du fils aîné. Celui qui pense ne pas blesser le Cœur si bon du Père de l’une ou l’autre manière se fait illusion, car « si nous disons que nous n’avons pas péché, nous ne sommes pas dans la vérité»(1 Jn 1, 8). Mais ce que nous oublions souvent, c’est que quand nous péchons, c’est au Père que nous infligeons la plus grande blessure, tellement son Cœur est pur et plein d’amour et parce qu’il est pur, il est d’une sensibilité extrême, c’est d’ailleurs pourquoi la moindre petite faute, si notre conscience nous la révèle, nous devons en demander pardon.

« Le père leur partagea ses biens » à tous les deux, de sorte que tout ce qui est au Père est aux fils. Quant Dieu nous a t-il partagé ses biens ? Au baptême, à la communion, à la confirmation… Mais qu’en faisons-nous? Le baptême, la communion, la confirmation, le sacrement de réconciliation, c’est le cadeau du Père pour que nous retrouvions l’innocence du petit enfant qui n’est bien que dans les bras de ses parents. Hélas notre nature blessée est si fière, si orgueilleuse, que nous pensons pouvoir vivre loin du Père, loin de sa maison, en quittant la Mère Eglise qui nous nourrit chaque dimanche (et même chaque jour quand nous le pouvons) de la Sainte Présence de Jésus. Nous pensons pouvoir être chrétiens loin de la maison. Quelle erreur ! Loin de la maison nous nous exposons aux intempéries, à toutes sortes de dangers qui nous conduisent à dilapider les biens que Dieu nous a partagés et à mettre notre vie éternelle en danger. L’enfer existe et on commence à y goûter dès cette terre, si l’on s’expose loin de la maison.

Mais je peux aussi offenser Dieu comme le fils aîné de la parabole, moi qui ne quitte pas la maison du Père, qui met toute mon énergie à observer les commandements de Dieu et de l’Eglise, moi qui vais à la messe chaque dimanche, moi qui suis engagé dans des mouvements paroissiaux, moi qui évangélise les gens que je rencontre… mais moi qui pèche pourtant, parfois gravement, même sans quitter la maison du Père… Pourquoi ? Parce que je quitte ses bras, parce que je cesse d’être un petit enfant blotti contre son Cœur, parce que je quitte son regard de lumière, si bon, si tendre si miséricordieux et je vis loin de son Cœur : Résultat, je ne le laisse pas remplir mon cœur de son amour et de ses consolations, j’ai un vide intérieur, un manque qui me fait souffrir parfois inconsciemment (car je suis fait pour cet Amour) et je sors les griffes, je me laisse aller à toutes sortes de mauvais sentiments, comme la jalousie, la colère, le refus de pardonner, et n’étant pas consolé par le Dieu de miséricorde, faute de cœur à cœur avec Lui, je me durcis et je reste sur le seuil de la maison alors que le Père veut rassembler tous ses enfants, sous son toit…

Alors, ne quittons pas son Cœur… apprenons à redevenir des petits enfants, qui, inlassablement reviennent dans les bras du Père. Ces bras sont les plus tendres qui soient. Si les bras de Dieu nous effraient, jetons-nous dans les bras de Marie : Ils ne sont qu’un seul et même Cœur. En Jésus et Marie, nous apprendrons à aimer tous nos frères, et à supporter leurs défauts, comme Dieu supporte les nôtres.

Commentaires (2)

  1. Répondre
    Nadine PAUL says:

    MERCI !
    Je suis entrain de lire  » la Bible en 1 an » avec chaque jour 1 texte de la Genèse, 1 psaume, les proverbes, et l’Evangile.
    Je trouve quelques passages de l’ancien testament bien durs, si loin de l’évangile….et je suis contente de relire sur ton homélie cet Amour inconditionnel…
    J’ai bien aimé les biens du Père partagés : le Baptême, la Communion, la confirmation
    Je n’avais jamais entendu cette réflexion….
    Et comme elle est vrai celle ou tu dis que l’enfer existe et on s’y expose dès cette terre si l’on vit loin de la maison ( je le vois bien dans la famille)
    Je désire de tout mon cœur rester dans les bras du Père, le carême nous y aide bien….
    Merci pour cette très belle homélie.

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      Père Emmanuel Marie says:

      Merci pour tes encouragements et pour le bon partage téléphonique
      Dieu vous bénisse et vous garde à l’ombre de Marie et Joseph

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