14ème dimanche C

L’appel des 72 disciples, c’est l’appel que le Christ adresse à tous les baptisés, pour que le feu de l’Esprit qui les habite, fasse advenir son Règne de paix, de justice et d’amour. C’est la création nouvelle qui doit commencer dans les cœurs pour un jour renouveler la terre entière. Cet avenir de gloire que nous annonce le prophète Isaïe, doit nous remplir d’espérance. Alors, « comme un enfant que sa mère console, vous serez consolés »…

Jésus nous dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux… ». Elle est abondante la moisson,  car tous les hommes aspirent à cette paix, cette justice et cet amour. Et les ouvriers si peu nombreux, sont ceux qui travaillent avec fécondité à l’avènement de cette Création nouvelle, parce qu’ils sont remplis du Saint-Esprit, et qu’à travers eux s’opère la sanctification du monde. Pour être possédé par l’Esprit, il faut aimer le Christ et désirer faire sa volonté. Ce n’est pas la réussite qui est exigée, mais le désir, la bonne volonté.

Vous savez que le feu a besoin de deux éléments pour vivre : l’oxygène de l’air et le bois ; de même, pour que le feu de l’Amour de Dieu demeure en nous, il nous faut l’oxygène de la prière, et le bois de la croix, le bois du Saint Sacrifice de Jésus, la Sainte Eucharistie qui actualise notre baptême et fait de nous les temples de son Corps. La prière ouvre notre cœur à l’amour inconditionnel que Jésus nous porte, elle permet à Dieu de nous justifier et de nous consoler si nous avons un cœur de pauvre c’est-à-dire un cœur repentant, un cœur qui reconnaît sa misère, et qui se considère toujours en route sur le chemin de la conversion. Quant au Saint Sacrifice du Christ, il nous donne la Vie véritable, la Vie éternelle. Quand nous nous unissons au Saint Sacrifice de Jésus, tout ce que nous vivons, tout ce que nous souffrons devient travail d’enfantement de l’Esprit pour qu’adviennent le ciel nouveau et la terre nouvelle, où l’agneau et le loup auront même pâturage, c’est-à-dire où la paix règnera d’une extrémité à l’autre du monde.

En attendant, Jésus nous dit : « je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ».  Jésus est lui-même l’Agneau de Dieu, c’est à dire la Victime d’Amour. Nous aussi, nous devons apprendre à devenir agneaux, victimes d’amour avec le Christ, en étant possédés par Lui. C’est pour cela que  la prière et les sacrements sont indispensables. Nous avons commencé par être victimes de nos fautes, de nos erreurs, de nos bêtises, nous devons apprendre de plus en plus à faire la volonté de Dieu, c’est-à-dire à aimer en faisant mourir en nous l’esprit du monde (la réussite à tout prix ou rendre le mal pour le mal…). « la croix de notre Seigneur est ma seule fierté, dit st Paul, par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde ». Je n’ai rien à attendre de l’esprit du monde. En revanche, celui qui s’unit à Jésus crucifié, règnera avec Lui.

Demandons à Marie, la grâce d’être fidèle à notre mission de chrétien, qui est de faire advenir son Règne en  diffusant la paix qui vient d’en haut : « Dans les maisons où vous entrerez, dites paix à cette maison ». Si nous avons le cœur en paix, parce que nous sommes unis à Jésus crucifié, par la prière, par la sainte Eucharistie, par le sacrement de réconciliation, Satan n’a pas de prise sur nous, nous pouvons tomber, mais nous nous relèverons aussitôt, et Satan ne pourra pas nous nuire ; comme le dit le prophète : « nos os revivront comme l’herbe reverdit. Que le Seigneur nous maintienne dans cette espérance de la gloire à venir, et qu’il nous fasse persévérer jusqu’au bout afin de remporter la couronne de vie que le Seigneur est pressé de nous donner. 

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