16ème dimanche T Ord

Dans cet évangile, Jésus se montre à la fois plein de d’humanité, invitant ses apôtres fatigués à se reposer à l’écart, et plein d’ardeur missionnaire, au point de faire passer sa mission avant tout le reste : « voyant une grande foule qui était comme des brebis sans berger, il se mit à les enseigner longuement ». C’est un équilibre subtile qui nous échappe souvent. Ou bien nous sommes tournés vers notre égo et ses besoins que nous estimons toujours vitaux, oubliant que nous suivons un Christ crucifié, ou bien nous sommes tellement remplis de zèle, que nous en perdons notre bon sens humain, ayant peu le souci de ceux qui nous entourent et qui n’ont pas forcément les mêmes dispositions que nous. Entre les deux, il y a le juste milieu de la miséricorde qui est la marque de Dieu, nous dit le pape François. S’il nous arrive d’être dans ce juste milieu, nous pouvons nous dire que le Saint-Esprit est à l’oeuvre.

Le Saint-Esprit nous donne d’avoir le souci des autres, et particulièrement des pécheurs. Le dernier Concile nous a rappelé que tout baptisé est missionnaire. Il n’est pas justifié uniquement pour sa sainteté personnelle, mais pour la sainteté du Corps tout entier. J’aime cette parole que Jésus a dite à Ste Marguerite-Marie et que nous pouvons retenir : « une âme juste obtient le pardon pour mille criminels. » L’âme juste n’est pas l’âme parfaite, mais l’âme en qui le Saint-Esprit est une eau toujours jaillissante. Comment se l’assurer cette eau jaillissante ?  En fréquentant le Christ, en l’écoutant, et en s’efforçant de lui ressembler.

Avant que je ne parte en Afrique, une sainte personne m’a donné ce conseil rempli de sagesse : « ne repousse jamais une personne qui te demande la prière, car c’est le Christ qui agit par ta bouche et par tes mains ». Nous courons le risque, quand nous planifions un peu trop notre temps, pour notre confort personnel, de laisser passer des occasions de consoler des âmes au nom du Seigneur. Le Seigneur aime l’imprévu, mais l’esprit du monde ne l’aime pas. Le prophète Jérémie avertit les pasteurs de leur responsabilité face à la dispersion des brebis. Le prêtre, par l’onction dont il est revêtu, a dans ses mains un grand pouvoir pour sanctifier les âmes, pour les réconcilier avec Dieu, avec eux-mêmes et avec les autres. Si une personne vient à lui, il doit l’accueillir comme le ferait Jésus, car le prêtre agit en son nom, il refait ses gestes sauveurs in persona christi. Mais déjà en tant que baptisé, en vivant de la grâce du baptême, nous apportons notre pierre à l’édifice glorieux de la Paix universelle qui doit advenir à la fin des temps sur une terre renouvelée. « Le Christ est notre Paix » nous dit St Paul aux Ephésiens. Personne ne l’empêchera de rassembler dans l’unité ses enfants dispersés, ni les mauvais pasteurs, ni les apostats, (c’est à dire ceux qui le renient) « le Seigneur n’abandonnera pas les siens, avons-nous entendu, de la bouche du prophète Jérémie, il les fera paître lui-même » dans sa justice miséricordieuse, car Il ne peut se renier lui-même. 

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