25ème dimanche C

Un patron licencie son gérant pour incompétence ou négligence. Une histoire que l’on peut transposer facilement aujourd’hui. Dans son désarroi, ce dernier fait preuve de malhonnêteté, mais aussi d’intelligence en faisant de faux reçus pour réduire la dette des débiteurs de son maître et ainsi gagner leur estime. Cela fait l’admiration du maître. Non pas sa malice, mais son intelligence à se faire des amis avec l’argent, qui est qualifié de « trompeur » (ou de malhonnête) parce que les systèmes économiques qui le réglemente, génèrent bien souvent de l’injustice, faisant le bonheur des puissants et le malheur des petits.
En filigrane de cette histoire, Jésus veut nous faire comprendre que Dieu est le seul véritable propriétaire de tout bien, et que les hommes ne sont que les gérants des biens qu’ils ont en leur possession. Nous venons de Dieu et nous retournerons à Dieu, avec la mission de prendre soin des biens que Dieu nous donne et de les faire prospérer. Ces biens n’ont pas tous la même valeur : au bas de l’échelle il y a les biens naturels et matériels, la nature, la planète que nous devons protéger, préserver et faire prospérer ; au-dessus il y a les êtres vivants – l’être humain étant au-dessus de l’animal – Dieu nous confie notre propre vie, corps et âme dont nous devons prendre soin, l’âme plus encore que le corps ; il peut nous confier un conjoint, des enfants, des amis, des collègues de travail, etc… et la lecture du livre d’Amos nous rappelle la priorité à donner aux plus pauvres et aux plus petits. L’argent « trompeur » doit circuler au bénéfice des plus pauvres et non profiter à un petit nombre de nantis.
Et le plus pauvre d’entre les pauvres, qui est-ce ? c’est Jésus, l’Innocent crucifié qui nous donne sa vie, et qui se fait nourriture dans l’humble hostie. Il est le Bien suprême qui est au-dessus de tous les biens. Il est la Vie surnaturelle qui nous est communiquée au moyen des sacrements de son Eglise, au moyen de la prière. St Paul nous le dit à Timothée : « je voudrais qu’en tout lieu les hommes prient, tournés vers le ciel et sans colère c’est à dire le cœur en paix ». Par la prière, nous pouvons éloigner les guerres et les calamités. Par les messes que nous offrons à des intentions, nous nous faisons des amis avec l’argent trompeur.
« se faire des amis avec l’argent trompeur », c’est agir avec intelligence en vue du Royaume. L’homme quel qu’il soit est un pauvre. Le pécheur est un pauvre. L’âme qui souffre au purgatoire est un pauvre. Ils attendent le secours de notre prière. Et le Christ qui s’est fait le plus pauvre d’entre les pauvres, attend la consolation de notre prière et du don de notre vie pour en sauver le plus grand nombre car « Il veut que tous les hommes soient sauvés ». « N’oubliez pas que vous avez besoin des pauvres que vous aidez autant qu’ils ont besoin de vous. » disait Saint Vincent de Paul. Amassons non pour cette vie terrestre qui finira, mais pour la Vie qui ne finira pas, la Vie éternelle.

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