L’évangile de ce 2ème dimanche de l’Avent, nous fait méditer sur la prédication de Jean Baptiste. Il est le prophète qui prépare le chemin du Seigneur en invitant à la repentance. Il faut se décider sans attendre, à revenir à Dieu, car le Messie vient apporter le salut au monde, ce salut déjà annoncé par le prophète Isaïe : « Tout ravin sera comblé », le ravin, c’est l’image du vide que connaît l’âme éloignée de Dieu, éloignée de l’amour ; quand elle découvre le Seigneur, Celui-ci s’empresse de combler ce vide. « toute montagne et toute colline seront abaissées » : cela veut dire que les âmes gonflées d’orgueil et de suffisance qui pensent pouvoir vivre sans Dieu, sans amour, seront dépouillées de leur suffisance ; « les passages tortueux deviendront droits», c’est à dire que les âmes qui changent continuellement de direction au gré de leurs passions, parce qu’elles sont faibles deviendront fortes par sa grâce ; « les chemins rocailleux seront aplanis » ; quand on découvre le Seigneur, et qu’on marche avec Lui, il envoie ses anges pour retirer les pierres du chemin ; et cette promesse : « Tout être vivant verra le salut de Dieu » ! Ce salut, c’est Jésus et lors de son Avènement, il se manifestera dans sa miséricorde infinie pour ceux qui espèrent en sa miséricorde, et qui ont recours à elle ; et il se manifestera dans sa justice infinie à ceux qui méprisent sa miséricorde, en se tenant à distance de lui. Pour revenir à Dieu, Il faut opérer un retournement complet de notre manière de penser Dieu, d’être avec lui, et finalement de vivre dans sa divine volonté, car Satan et le péché inoculent en nous la peur de Dieu, qui nous conduit à reporter notre carence d’amour sur la création, sur les créatures qui finissent par tenir dans notre coeur la place de Dieu. Et nous voilà idolâtres.
A l’aube de la seconde Venue du Messie, l’Eglise et la Reine des prophètes, Marie, réitèrent l’appel de Jean-Baptiste à ce retournement, cette conversion de notre pensée, de notre jugement. Il faut se déterminer. Dieu respecte notre libre arbitre. Personne n’est obligé de se rapprocher de Dieu en se décidant à voir en Lui un Père infiniment miséricordieux ; il est toujours possible de préférer la version de Satan qui nous suggère l’idée d’un Dieu sévère, froid et sans cœur, à cause de toutes les souffrances que traversent les hommes. Le moyen d’accueillir Dieu sans trahir ce qu’il est, c’est de le regarder sur la croix, et comme je le disais hier, et cet après-midi, de se tourner vers l’Immaculée qui incarne les entrailles de Dieu sur la terre, c’est à dire toute sa miséricorde. Marie n’est que Miséricorde. Et sur la croix, Jésus n’est que miséricorde. Plus nous fréquentons Marie, plus il nous est facile d’approcher la croix, et plus nous nous familiarisons avec la Miséricorde divine. Et, merveille des merveilles, ce choix que nous faisons, a une incidence sur tout le créé. L’incidence de hâter son heure ; l’heure où nous verrons le salut de Dieu et la rédemption de notre corps. Rappelons-nous Marie à Cana… Marie a hâté les temps, en précipitant l’heure du ministère public de son Fils, et de ce fait, l’heure de son immolation, et donc de l’accomplissement du salut. De même, tous ceux qui se laissent conduire par Marie et par l’Esprit en se convertissant chaque jour, hâtent l’heure de l’accomplissement plénier de ce salut. « Quitte ta robe de tristesse et de misère, avons-nous entendu, et revêts ta parure de la gloire de Dieu », c’est à dire fais le choix de te convertir au Dieu de miséricorde ; oublie le passé, confie-moi ton avenir et viens à moi aujourd’hui, en te décidant pour Moi.
Avec Jean-Baptiste, préparons le chemin du Seigneur, en permettant à Dieu de combler le vide de notre cœur par la prière, de rabaisser notre orgueil par notre obéissance à sa loi, et de guérir notre inconstance par notre fidélité à nous abreuver à ses sacrements. Alors, comme le dit st Paul, nous serons purs et irréprochables pour le Jour du Christ. Nous ne serons pas parfaits, mais nous serons cachés, blottis dans les Cœurs miséricordieux de Jésus et Marie qui seront notre perfection.