Baptême du Seigneur C

Dès le commencement de son ministère public, Jésus pose les fondements de sa mission de Sauveur : l’amour et l’humilité. Jésus ne vient pas sauver l’humanité à la manière des souverains de ce monde, de toute sa hauteur de Fils de Dieu, comme on jèterait une pièce à un mendiant. Jésus nous sauve en nous aimant du plus grand amour et cela l’a conduit à s’abaisser jusqu’à épouser notre humanité, c’est le mystère de Noël. Mais son amour va plus loin : il prend tellement à coeur notre condition humaine, qu’il se rend solidaire de notre état de péché sans en commettre lui-même.

Que fait Jean-Baptiste? Il offre un baptême de pénitence et de conversion. Dans quel but? Pour inciter le peuple de Dieu à se reconnaître pécheur, car c’est le présupposé à l’accueil du Messie. Il est vrai qu’il n’y a pas de plus grand danger que de se croire sans faute et meilleur que les autres. Et voilà que Celui que Jean-Baptiste désigne comme plus fort que lui, dont il est indigne de délier les sandales, veut se faire baptiser de ce baptême d’eau et de de pénitence. Il se mêle au rang des pécheurs ; il se rend solidaire de chacun d’eux. Le pape François dirait : « il prend l’odeur de ses brebis »

Il a voulu descendre dans l’eau boueuse du Jourdain pour signifier combien l’amour véritable va de paire avec l’humilité. C’est en se faisant humble et aimant qu’il va sauver le monde, en prenant sur Lui le fardeau de nos péchés pour nous en délivrer. Quand il descend dans l’eau sale pour y remonter, que fait-il? il accomplit symboliquement le mystère de la rédemption : sa passion, sa mort et sa résurrection. Et dans ce mouvement d’abaissement et de relèvement, de mort et de résurrection, Il nous porte tous dans son Coeur, il prie pour nous, pécheurs de toutes les générations, demandant au Père que nous soyons délivrés de nos péchés, pour être auprès de Lui dans son Royaume.

Jusqu’où va l’amour du Seigneur… jusqu’où va son abaissement pour nous sauver… Mais son amour si humble, appelle une réponse libre de notre part, car il ne veut pas nous sauver par la contrainte. St Luc nous dit : « Jésus priait » Que disait-il? L’Evangile ne le dit pas, mais on peut supposer qu’il demandait au Père que triomphe en chacun de ses enfants, l’amour véritable et l’humilité. ‘Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées’ ; c’est à dire que tous reconnaissent le vide de leur coeur et l’orgueil qui les habite, et qu’ils l’accueillent Lui, le Messie, pour ce qu’Il est en vérité : l’Amour véritable qui a tout créé et qui s’est incarné pour les sauver ».

Comme le Père l’exauce toujours, Sa réponse ne s’est pas fait attendre : Le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie ». « Lui vous baptisera dans le Saint-Esprit et dans le feu » avait annoncé Jean-Baptiste. Alors soyons tout accueil de l’effusion de son Saint-Esprit que les sacrements nous confèrent, « en attendant que se réalise la bienheureuse espérance qui est la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » comme le dit st Paul à Tite. Alors nous serons baptisés dans le feu de sa justice miséricordieuse. A chacun de ceux qui le suivent, le Père dit : « Tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie ». Donnons de la joie au Seigneur, en lui accordant la première place dans notre coeur. Il nous le rend dès cette terre, en douce paix, et au ciel, en gloire éternelle, comme les anges l’ont annoncé aux bergers de Bethléem.

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