Dimanche des Rameaux C

Jésus est acclamé comme le Roi-Messie en entrant à Jérusalem à cause de tout le bien qu’il a fait, et il en sort comme le dernier des criminels, cloué à une croix… Comment est-ce possible? C’est ce que l’on appelle le mystère d’iniquité. Satan, prince de ce monde, en est l’acteur principal. Il tient le monde sous sa coupe par la peur, l’égoïsme et l’orgueil.  Il s’acharne sur Jésus qui est venu dans le monde pour le vaincre.  Et comment Jésus va t-il le vaincre ? Par son amour et son humilité. Comme le dit Isaïe, « j’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient et je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats ». Comme le dit st Paul « Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix »…(Ph 2, 8) Jésus n’a pas subi sa passion ni sa mort, il les a volontairement assumés par amour et c’est cet amour humble et obéissant, qui a terrassé l’Adversaire.

Devant le visage de Jésus-crucifié, le centurion romain avoue « celui-ci était vraiment un homme juste » et tous les témoins du drame, s’en retournent chez eux « en se frappant la poitrine » ; c’est à dire que devant l’Amour et l’humilité de Dieu, une prise de conscience s’opère : nous sommes tous coupables, nous avons tous été bernés par l’Adversaire, d’une manière ou d’une autre. Quand les ténèbres semblent l’emporter dans nos vies, quand les épreuves nous minent, on est tenté de s’éloigner de l’Eglise, de Dieu, de la prière, alors qu’il faudrait plus que jamais s’approcher de Jésus crucifié, et contempler tout ce qu’il a souffert pour nous par amour, contempler sa prodigieuse humilité, l’adorer, et lui en rendre grâce. Celui qui croise le regard de Jésus crucifié avec confiance, même s’il s’est égaré jusqu’à devenir un criminel, il a droit à l’espérance du salut. « Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume »… « aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ».

A celui qui contemple Jésus crucifié, Dieu lui dit plusieurs choses: Que la souffrance est incontournable en ce monde enténébré, puisque même le Fils de Dieu, sans péché, l’a endurée ; Dieu nous dit aussi que la souffrance, si elle doit être combattu, elle doit l’être dans l’Amour et non dans la révolte ou dans la haine, car Jésus dira à Ste Catherine de Sienne : « c’est l’Amour qui me tient sur la croix, ce ne sont pas les clous » et c’est l’Amour qui est le remède au péché du monde. L’Amour qui jaillit du Coeur de Jésus crucifié. Celui qui comprend cela, et qui unit ses souffrances à Jésus -Crucifié, permet à Dieu de transformer toutes ses souffrances en amour rédempteur. La souffrance est scandaleuse, mais unie à Jésus-Crucifié, elle devient salutaire pour tous car elle purifie l’humanité de ses péchés et lui ouvre le ciel. Quel rempart au découragement !

Voulons-nous sauver le monde avec le Christ? Alors, quand la croix se fait pesante, la croix de nos péchés, la croix des péchés des autres qui nous agressent, la croix des multiples maux qui nous affligent, approchons-nous de Jésus-Crucifié. Et nous trouverons Marie, debout au pied de la croix. Jésus nous l’a donnée pour Mère, afin que nous la prenions chez nous. Nous ne mesurons pas assez la protection que nous apporte Marie. Nous sommes à la Messe comme au Calvaire disait st Padre Pio. Si nous y participons avec amour et humilité, avec Marie, nous serons comme le disciple que Jésus aimait, et nos souffrances deviendront paisibles, légères à porter, parce que Jésus et Marie les portent avec nous, et nous consolent. Quand Jésus reviendra dans sa gloire, et qu’il verra en nos coeurs l’amour et l’humilité, qu’il verra Marie, il nous dira à nous aussi: « aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

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