Homélie Lundi de Pentecôte

Hier nous célébrions la Pentecôte, la venue du feu de l’Esprit Saint, le Don de Dieu, le don gratuit de son Amour, qui est une personne divine à part entière, et qui est la Vie de notre âme. La Vie éternelle de notre âme. Sans le Saint-Esprit, pas de Vie éternelle ! Un homme se prosterne à genoux aux pieds de Jésus en lui demandant : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?» Voilà un homme animé d’un saint désir, celui du salut de son âme. Jésus lui répond en commençant par lui dire qu’aucun homme n’est bon sur la terre. Dieu seul est bon. Autrement dit seul l’homme animé de l’Esprit est capable de bonté. Sans le Saint-Esprit, l’homme ne sait faire qu’une chose : pécher, commettre l’injustice, l’iniquité, et même « des actions abominables » comme le dit le livre de Ben Sirac le Sage. S’il veut être bon, il doit avoir le Saint-Esprit pour Compagnon de route, et ne jamais s’attribuer le mérite de ses bonnes actions. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » dit St Paul (1 Co 4, 7)

Le Saint-Esprit souffle où il veut. Il est souverainement libre d’agir sur qui il veut, même sur un grand pécheur, même sur celui qui se dit incroyant. C’est bien pour cela qu’il n’est pas nécessaire d’avoir la foi pour faire de bonnes choses. Mais il y a une limite à l’action du Saint-Esprit, c’est notre liberté de nous installer dans le mal, sans en nourrir de repentir. En ce cas le Saint-Esprit respecte notre choix, et se retire, partiellement ou totalement, selon la gravité de l’endurcissement de notre cœur. Notre cœur s’endurcit quand nous méprisons les commandements de Dieu. Nous avons des devoirs envers Dieu et le prochain qui sont inscrits dans notre conscience, et que les commandements nous rappellent.

Jésus se mit à aimer cet homme parce que depuis l’enfance, il observe les commandements de Dieu, et parce qu’il a le désir du ciel. Tout commence avec le désir. Combien de jeunes, par manque de désir, brûlent leur jeunesse dans les plaisirs désordonnés… C’est pourtant tellement beau de pouvoir donner sa jeunesse à Dieu ! D’autant que c’est le meilleur moyen de la garder… Faire le choix de la chasteté avant le mariage, par exemple, c’est faire le choix du bon plaisir de Dieu. Ce n’est pas « sacrifier » sa jeunesse, c’est la garder. Faire le bon plaisir de Dieu, c’est faire le choix de la paix, de la joie, et finalement de la jeunesse éternelle !

Dieu nous a fait pour Lui, c’est à dire pour jouir de son Amour infini. Le non respect des commandements, nous éloigne de cet Amour, et nous perdons la paix, car notre conscience ne nous laisse pas tranquille. Cela dit, l’observance des commandements ne fait pas tout. Jésus décèle en cet homme un obstacle majeur à son entrée dans le Royaume, celui de ne pas vouloir dépendre totalement de Dieu, de se réserver un domaine à Lui, en l’occurrence ses nombreux biens matériels. Jésus a décelé en Lui un attachement idolâtrique à ces biens. Ce n’est pas le fait d’avoir des biens qui est problématique, (son ami Lazare était un homme riche) mais le fait d’avoir peur de les perdre, d’en être avare. Pour aller droit au ciel, sans passer par le douloureux purgatoire, il ne suffit pas de se sentir juste à ses propres yeux, parce qu’on n’a tué personne, parce qu’on est fidèle à son conjoint, parce qu’on n’a jamais volé, ni fait de tort aux autres, il faut être détaché de tout ce qui passe, parce que notre confiance est en Dieu, avant tout. Cette confiance, c’est Marie qui nous la donne, si nous lui prenons la main, ou mieux, si nous sommes avec elle « comme un petit enfant tout contre sa mère » (Ps 130)

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