13ème dimanche Ord C

Les textes de ce dimanche nous invitent à l’urgence de la mission. Cette mission est de la plus haute importance car elle a une incidence capitale sur l’avenir de l’homme et du monde. Le monde, depuis le péché de nos premiers parents est assujetti au pouvoir des ténèbres. Il subit ce que l’on appelle le mystère d’iniquité qui le confine à l’orgueil, à l’égoïsme et à l’impudicité de la chair. Or il est appelé à retrouver par le Saint-Esprit la liberté, d’abord dans le cœur de l’homme, puis au niveau de tout le créé qui attend d’être délivré de l’esclavage de la corruption. Sachant cela, on comprend la réplique si exigente de Jésus : « laisse les morts enterrer leurs morts ; toi, annonce le règne de Dieu »

Enterrer un mort est une œuvre de miséricorde, une bonne œuvre, donc ; mais Jésus ne met pas sur le même plan les bonnes œuvres de l’homme, qu’il est capable d’accomplir parce qu’il a du cœur, et la Mission divine, qui est la Mission du Christ, de l’Eglise et de l’Esprit, Mission qui consiste à faire advenir le Royaume. L’œuvre de l’homme bon est pour ce monde qui finira un jour; l’œuvre de Dieu a un impact autrement plus considérable car il prépare le monde à venir, en transformant les cœurs, et à travers les cœurs, il atteint la matière et le cosmos qu’il renouvelle. Cette œuvre divine, passe par les membres du Corps du Christ que sont les croyants qui vivent de son Esprit, donnant à leurs actions une valeur infinie.

L’homme, même altruiste, qui n’offre pas ses actions à Dieu travaille pour ce monde ; le croyant, qui demande à Dieu sa grâce, et qui Lui offre toutes ses actions, travaille pour le Royaume ; l’homme de ce monde travaille pour un fruit visible ; l’homme de Dieu travaille pour un fruit qui ne se mesure pas forcément ici-bas, mais qui demeure en vie éternelle. C’est merveilleux les progrès de la technologie !… mais ça reste peu de chose, comparé à la transformation cosmique qu’opère le Saint-Esprit à travers son action dans les âmes qui vivent de foi agissante.

On œuvre à la mission du Christ qui veut sauver l’homme et le cosmos, en obéissant à son commandement d’amour. Cela exclut toute recherche de vaine gloire humaine, ou de volonté de puissance : « veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour détruire ceux qui ne t’accueillent pas ?  » – Vive réaction de Jésus. Celui qui sert le Christ n’est pas un puissant, mais est un agneau, qui n’a pas d’endroit où reposer la tête parce qu’il doit être en perpétuelle vigilance afin de déjouer les pièges du Tentateur.

« Qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu » Celui qui collabore à l’avènement du monde à venir, ne peut pas en même temps être attaché au monde corrompu et à ses convoitises. L’Ennemi le plus redoutable est en nous ; pour le désarmer, il faut vivre de l’Esprit du Seigneur, en nous mettant à l’école de Marie, un école d’humilité et d’amour en actes qui s’appuie sur la reconnaissance de sa misère et sur la confiance totale en sa miséricorde.

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