13ème dimanche TOrd

Jésus a parfois des paroles qui dérangent tellement elles sont tranchantes ! « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi »… C’est dur à entendre, mais pensons que c’est Jésus qui nous le dit, c’est-à-dire le le Créateur du ciel et de la terre, le Sauveur du monde, le Dieu Tout-Puissant, d’Amour, de Justice et de Paix. Et puis cette radicalité nous permet d’apprécier la profondeur de notre appartenance au Christ. Mon appartenance au Christ est-elle plus forte que toute autre forme d’appartenance… ethnique, culturelle, nationale, politique, familiale ?
Pourquoi est-ce si important que Dieu ait la première place, que le Christ soit la première Personne à consulter avant de prendre une orientation ou une décision ? Parce que la volonté divine, la volonté du Père, c’est de faire le bonheur de ses enfants, c’est de faire triompher l’amour, la justice et la paix, au cœur de nos vies, au cœur de la famille, qui est le berceau de la civilisation que Dieu veut bâtir, et qui est la civilisation de l’amour. Le démon le sait et il s’emploie à mettre le feu à ce berceau. Parce qu’une famille où Dieu est le premier servi, est une famille sauvée, et une famille qui apporte sa pierre à l’édifice de la civilisation de l’amour.
Jésus a triomphé de l’ennemi, et si nous l’aimons plus que tout, nous triompherons avec Lui. De quelle manière a-t- triomphé, Jésus ? Sur la croix. Comment allons-nous triomphé ? En portant notre croix à sa suite : « celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre, n’est pas digne de moi ». Le danger qui nous guète, si nous suivons le Christ de loin, c’est-à-dire sans radicalité, imprégné de l’esprit du monde, c’est qu’à l’heure de l’épreuve, nous risquons de mettre entre parenthèse le commandement qu’il nous a laissé, en nous dévorant les uns les autres, en nous rejetant les uns les autres ; et en ce cas, c’est un autre qui triomphe, celui qui a juré de tuer l’Amour.
Ce qui vaut à l’échelle d’une famille, vaut à l’échelle d’une nation. Regardez : Le Rwanda, un pays chrétien à 93 % qui a été le théâtre d’un terrible génocide, le plus rapide de l’histoire. En seulement trois mois près d’un million de rwandais ont été massacrés par d’autres rwandais d’ethnie différente, pourtant chrétiens. Si leur appartenance au Christ avait été à la hauteur de la demande de Jésus, le projet de Satan aurait avorté. Il a eu lieu. Certes, il y a eu des témoignages magnifiques, digne des martyrs des premiers chrétiens, comme ce séminaire investi par des miliciens qui ont demandé aux séminaristes de former deux rangs selon leur ethnie. Ils ont fait bloc en leur répondant : « nous appartenons au Christ, et nous sommes frères, vous ne nous départagerez pas… ». Ils furent tous exécutés… mais ils sont allés au ciel tout droit et ont probablement obtenu le salut de leurs bourreaux. « Qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera ».
Par le baptême, nous dit st Paul, le chrétien est mort au péché, mort à ce qui le replie sur lui-même, sur son être blessé, sur son orgueil, son égoïsme, qui le fait vivre pour lui-même, au lieu de vivre pour Dieu et pour le prochain. « qui a trouvé sa vie la perdra » dit Jésus. C’est-à- dire « qui prend plaisir aux jouissances de cette vie, au point d’en oublier sa vraie patrie, et le commandement d’amour que Jésus nous a laissé, celui-là se perd, c’est-à-dire s’égare, perd le sens de sa vie. Prions pour n’être addict de rien ici-bas. Tout forme d’addiction nous rend indisponible à notre prochain qui peut avoir besoin ne serait-ce que d’un verre d’eau fraîche. « Ayons un cœur de compassion, et n’oublions pas l’hospitalité » nous rappelle la 1ère lecture. Ne perdons-pas notre récompense qui est de sauver le monde avec le Christ. Un chrétien, digne de ce nom, ne vit plus pour lui-même, mais pour le Christ, pour accomplir la volonté divine, qui est d’incarner l’amour, la justice et la paix, qui fera venir le ciel nouveau et la terre nouvelle.

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