14ème dimanche T Ord B

Jésus retourne à son village de Nazareth où il a été élevé, où il a grandi, et comme à son habitude, il enseigne la bonne Nouvelle du salut, ce salut offert à tous les hommes que Dieu aime, en commençant par les plus faibles, les plus pauvres, pour ne pas dire les plus misérables. Ce qu’il demande c’est la foi en ses paroles qui sont des paroles de vérité et de vie. Il n’attend pas que nous soyons des saints pour nous appeler à sa vigne, il appelle et choisit des pécheurs. Et on peut dire sans hésiter, que plus grandes sont nos blessures, plus fort est l’ardeur de son amour. St Paul en est un bel exemple, lui qui persécutait l’Eglise de Dieu. Jésus l’a rejoint sur le chemin de Damas, changeant son cœur en l’espace de quelques jours. Et nous entendons de sa bouche, dans sa 2ème lettre aux Corinthiens, alors même qu’il bénéficie de grandes grâces d’en haut, qu’il expérimente sa faiblesse au point d’en rougir et de supplier Dieu de lui retirer cette écharde dans sa chair. Et cette réponse magnifique du Seigneur : « Ma grâce te suffit car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse »
Notre misère n’est pas un obstacle au déploiement de la grâce de Dieu, elle est au contraire un tremplin pour les âmes de bonne volonté. Car elle les maintient tout à la fois dans la lutte pour vaincre les tentations, et dans l’humilité c’est à dire sans illusion sur soi-même, en s’estimant tel que l’on est en vérité : une faiblesse capable de le renier, de le trahir, de lui tourner le dos, capable d’aucun bien sans le secours de sa grâce, mais aussi infiniment reconnaissant pour les merveilles que Dieu fait sans aucun mérite de notre part. C’est l’expérience de saint Paul. C’est l’expérience des prophètes qui savent que c’est l’Esprit qui les fait tenir debout.
Pourquoi les signes et les prodiges ne se font pas voir à Nazareth, dans cette ville si chère à Jésus? Ils reconnaissent en Jésus un sage et un thaumaturge, mais ses origines humaines qu’ils pensent connaître, les arrêtent. « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Jésus n’avait ni frères ni sœurs, mais des cousins ; dans la culture orientale, les cousins et cousines sont appelés frères et sœurs.) Et donc ils sont dans la méfiance et n’adhèrent pas à sa Parole ni à ses oeuvres, le soupçonnant d’être un fou, un blasphémateur ou un illuminé.
Pour faire des miracles, Jésus a besoin de l’ouverture de notre cœur et de notre adhésion à sa personne. Le reste, à savoir notre sanctification, notre transformation, notre progrès dans la vertu, c’est l’œuvre d’une vie, cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique, cela se fait au gré de bien des luttes, où Satan nous mord et nous atteint ; mais tant que nous mettons notre foi et notre confiance en Lui, Satan ne peut nous atteindre qu’au talon, tandis que nous lui écrasons la tête, nous les fils de Dieu, les fils de Marie. Prions pour notre occident, berceau de la chrétienté qui semble prendre le même chemin que les juifs de Nazareth ; ils croient avoir fait le tour du Christ et de son Eglise mais ils n’en perçoivent que l’institution humaine parce que manque l’humilité, support indispensable à la naissance et à la croissance de la foi. Comme le dit Padre Pio : « Dieu parle à ceux qui gardent la tête baissée. »

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