15ème dimanche TOrd

Jésus est la Parole de Dieu qui est Semence de Vie, nous disent les textes d’aujourd’hui. Semence répandue avec largesse, nous dit l’évangile ; semence comparable à la pluie ou à la neige qui donne vie à la terre nous dit le prophète Isaïe. La pluie descend du ciel et n’y retourne pas sans avoir fécondé la terre, sous-entendu de notre âme, et l’avoir fait germer ; cepandant l’Evangile nous dit que pour germer, cette semence a besoin que la terre de notre âme soit bien labourée, profonde, pas une terre piétinée comme peut l’être un chemin, mais une terre meuble, débarassée des ronces et des grosses pierres. Cette bonne terre, cette bonne disposition de notre âme, est l’œuvre de Dieu mais aussi de nous. Il y a la part de la grâce, et il y a la part de notre bonne volonté. Mais comme tout est grâce – même l’orientation de notre bonne volonté – notre intérêt est d’être de plus en plus mendiant de sa grâce, c’est-à-dire d’être dans une dépendance continuelle à Dieu, comme un tout petit enfant.
« La Parole qui sort de ma bouche ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir accompli sa mission » dit Isaïe. (Is 55, 11) C’est rassurant, et cela doit stimuler notre confiance : le bien et le mal ne se combattent pas à égalité ; Dieu, Principe de Vie et son Fils Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit répandu en nos cœurs, par le baptême et les sacrements, et par notre vie de prière, sont plus fort que le Mal, ce qui rend notre guérison et notre conversion possibles et même déjà acquises, si nous mettons notre confiance en Jésus, et en sa Parole. Il est la lumière qui dissipe les ténèbres. Ce ne sont jamais les ténèbres qui dissipent la lumière, tant que la lumière est présente et reçue.
Nous avons été créés pour être glorifiés et non pour être la proie du Malin. Chacun de nous, est appelé à vivre une transformation de son être, sous l’influence du Christ, Parole de Dieu, qui par le souffle de son Esprit, nous donne part à sa vie divine; une vie de bonté, de justice, de vérité, et de plénitude toujours nouvelle; ce que l’on appelle la vie éternelle, que nous communique l’Eglise, notre Mère.
Cette transformation nous concerne, mais concerne aussi l’univers, la création, qui attend l’heure de sa délivrance. Elle « attend avec impatience, nous dit st Paul aux Romains, la révélation des fils de Dieu » ; l’heure de la glorification des saints, qui adviendra lorsque Jésus reviendra dans la gloire. Alors s’opérera par la puissance de l’Esprit, un changement radical, mystérieux, universel de la création, dont le processus nous échappe, mais qui aura pour effet d’anéantir le règne de Satan, et de revêtir de gloire « les justes qui brilleront comme le soleil » nous dit st Matthieu dans ce même chapitre de l’évangile.(Mt 13, 43)
En attendant cette heure connue de Dieu seul – dans l’espérance, et non dans la crainte – « la création passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore »: Nous gémissons, nous souffrons. Mais nous avons le pouvoir de souffrir avec le Christ, qui rend notre croix supportable si nous mendions continuellement sa grâce. Nous avons la responsabilité de cultiver notre âme pour que la semence de l’Esprit, semence de sa Parole, soit accueillie, et produise ses effets de transformation en nous. Il ne suffit pas de faire de bonnes actions et d’éviter le mal, il faut se décider pour le Christ. Il faut rechercher sa Présence vivante, là où elle est, dans sa Parole, dans les sacrements de son Eglise, dans la prière, l’adoration et dans l’accomplissement de son commandement d’amour envers le prochain : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». C’est seulement ainsi que notre cœur deviendra humble, c’est-à-dire docile sous l’agir de Dieu, et alors, les ronces des soucis, et les pierres des choses passagères, nous les laisserons au bord du chemin.

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