17ème dimanche T Ord

Nous avons entendu une parole de Saint-Paul aux éphésiens, dont nous ne mesurons peut-être pas assez la portée : Il y a un seul Dieu qui est Père de tous, au dessus de tous, par tous et en tous. Cela veut dire que rien ni personne n’échappe à la paternité de Dieu et à son autorité souveraine. Il est le Père de tous, ce qui veut bien dire que nous sommes tous frères, sans distinction de langue, de culture, ou de religion. Toute vie et tout ce qui prospère, d’une manière ou d’une autre, ne le pourrait sans la permission divine, même ce qui est véreux et corrompu. « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, dit Jésus à Ponce Pilate, s’il ne t’était donné d’en haut ». Vous comprenez le respect que nous devons avoir à l’égard de tout homme, même perverti, et à l’égard de toute sorte d’institution, de culture ou de religion même si elle n’est pas en accord avec nos convictions !

Cependant St Paul dit aussi : « Il y a un seul Corps et un seul Esprit ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ». Cela veut dire que Dieu s’est révélé en Jésus-Christ et qu’il n’y a pas d’autre médiateur entre Dieu et les hommes ; « il y a un seul Corps et un seul Esprit » , cela veut dire que c’est par notre Mère l’Eglise que Dieu réalise son dessein, qui est de rassembler tous les hommes dans l’unité d’une seule famille, et c’est en elle qu’Il promet  le dévoilement de la vérité toute entière à l’Avènement glorieux du Seigneur, même si toutes les religions peuvent à juste titre se réclamer de la paternité divine. C’est donc une grande grâce d’être appelé chrétien, ou plutôt c’est une grande grâce de vivre du Christ car à quoi sert notre nom de chrétien, si nous ne vivons pas du Christ. C’est une grande grâce car nous pouvons hâter l’heure du dévoilement final qui sera une libération, toute de miséricorde pour les uns, et toute de justice pour ceux qui seront restés sourds à sa Miséricorde.

Dieu en Jésus-Christ vient rassembler tous les hommes dans l’unité mais ni par puissance, ni par force, mais par le lien de la paix et de l’Amour, qui est le Christ lui-même, et son Saint-Esprit. Pour cela le Seigneur n’a pas besoin que nous soyons prosélytes, et que nous brandissions l’étendard des chrétiens empreint de nationalisme xénophobe, il a besoin que l’on se convertisse au Christ, que l’on porte ses marques. Quelles sont-elles? Amour, miséricorde, accueil, douceur, humilité. Jésus a toujours été dans l’accueil du publicain, de l’hérétique, comme de la prostituée. Il annonce la Bonne nouvelle à tous, et quand il dénonce, c’est avec douceur et humilité. Il construit des ponts, dirait le pape François,  il va à la rencontre des autres. Ceux contre qui il est le plus dur, ce sont les pharisiens, parce qu’ils incarnent la dureté, l’orgueil de ceux qui agissent par idéologie, en voulant exclure ceux qui ne pensent pas comme eux.

Le miracle de la multiplication des pains, comme tous les miracles de Jésus, a valeur de signe. Cette foule qui a faim, c’est l’humanité en quête de paix. Les pains multipliés à volonté représentent la Sainte Eucharistie offerte à tous, qui ne pourra jamais manquer, et qui un jour nourrira tous les hommes: 5000 + 12 paniers pleins, symbole de la multitude…et ce jeune garçon avec ces 5 petits pains et ses deux poissons, c’est le modeste témoignage de l’Eglise d’hier et d’aujourd’hui, l’Eglise que nous formons, composée de pauvres pécheurs imparfaits mais qui répondent à l’appel de Dieu, à l’appel de l’Amour, en partageant ce qu’ils ont.

Qu’est-ce que cela pour tant de monde ? Que vaut le pauvre témoignage de notre Eglise d’aujourd’hui, au milieu de tant de vents contraires ? Si chacun à notre mesure, nous faisons ce qui nous est demandé, le Christ fera le reste. Il nourrira la multitude, en faisant justice et miséricorde, apportant au monde la paix promise et tant attendue. Entrons dans l’espérance, et avec le psalmiste, chantons : « Que tes oeuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits ».

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