Le miracle de la multiplication des pains, comme tous les miracles de Jésus, a valeur de signe. Cette foule qui a faim, c’est l’humanité qui dépend de manière vitale de Dieu pour tout et qui ne peut pas vivre sans Lui. C’est la vérité. Les pains multipliés à volonté sont l’annonce que la paternité de Dieu veille providentiellement sur les nécessités de ses enfants, ce que déjà son prophète Elisée préfigurait en nourrissant tout le monde. C’est l’annonce aussi de sa Sainte Présence Eucharistique qui sera offerte à tous, et qui ne manquera jamais. 5000 bouches à nourrir + 12 paniers pleins, symbolise la multitude…et ce jeune garçon avec ces 5 petits pains et ses deux poissons, représente le modeste témoignage de l’Eglise d’hier et d’aujourd’hui, l’Eglise que nous formons, composée de pauvres pécheurs imparfaits mais qui répondent à l’appel de Dieu, à l’appel de l’Amour, en partageant le peu qu’ils ont.
Qu’est-ce que cela pour tant de monde ? Que vaut le pauvre témoignage de notre Eglise d’aujourd’hui, au milieu de tant de vents contraires si puissants? Eh bien la leçon de cet évangile est claire : si chacun à notre mesure, nous faisons ce qui nous est demandé, Dieu fera le reste. Il nourrira la multitude, en faisant justice et miséricorde, il apportera au monde la paix promise et tant attendue, annoncée dans les Actes des apôtres, et rappelée pour notre génération par la Vierge Marie à Fatima.
Car comme le dit st Paul aux Ephésiens : Il y a un seul Dieu qui est Père de tous, au dessus de tous, par tous et en tous. Comme il est bon de se le rappeler : rien ni personne n’échappe à la paternité de Dieu, à son autorité souveraine. Il est le Père de tous, ce qui veut bien dire que nous sommes tous frères, quelle que soit notre origine, notre culture, ou notre religion. Cela signifie que toute vie est sacrée et mérite le respect et que ce qui prospère, ne le pourrait sans la paternité de Dieu. Donc ne craignons pas ce qui nous est étranger : peuple, culture, religion… s’il a Dieu pour Père, pourquoi le craindre ? il mérite notre respect. Même une culture qui s’est dévoyée comme la nôtre parce qu’elle s’est affranchie de Dieu depuis la révolution, sert d’une manière mystérieuse les intérêts de Dieu et n’échappe pas à sa paternité. Un exemple : le spectacle de l’ouverture des JO a servi les intérêts de Dieu en montrant tout simplement à la face de toutes les nations où conduit une société qui méprise Dieu, elle génère laideur, vulgarité et mépris de Dieu et des hommes. Voilà une information éclairante livrée à la face de tous les peuples. Bien-sûr on peut réagir et on a raison de le faire, par la parole ou même par les armes de la justice humaine, pour ceux qui en connaissent le maniement, mais à condition de ne nourrir de haine envers qui que ce soit, et de garder l’espérance en s’en remettant à Celui qui est le Père de tous. Car nous savons bien que ceux qui ont fait le choix de ce mépris, se trouveront un jour prochain devant l’évidence de Dieu et de leur erreur, et alors, que leur arrivera-t-il ? L’Ecriture nous le dit : « ils fléchiront les genoux » en s’arrachant peut-être les cheveux de n’avoir pas écouté au moins leur conscience. Ils seront corrigés mais qui nous dit qu’ils ne se repentiront pas… Dieu est Père. Il est le Père de tous.
Nous, nous avons la grande chance d’avoir été éclairés de l’intérieur par le Saint-Esprit. Nous, nous savons qu’« il y a un seul Corps et un seul Esprit ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ». c’est une grande grâce d’être appelé chrétien, ou plus exactement de pouvoir vivre du Christ qui a la clé du sens de l’histoire ; c’est une grande grâce de pouvoir hâter l’heure du dévoilement final qui sera le triomphe de la justice et de la Miséricorde. Car Nous savons que le dessein de Dieu sur le monde est de rassembler tous les hommes dans l’unité d’une seule famille, non par puissance, non par force, mais par le lien de l’Amour et de la Paix, qui est le Christ lui-même, et l’Esprit Saint qu’Il nous envoie. Parce que Dieu est Père de tous, il ne laissera pas dans l’ignorance ceux qui s’égarent, s’il le faut, Il enverra le feu de son Esprit sur tous. L’heure est à la conversion, à la pénitence, à la réparation, plus qu’à la revendication car le mystère d’iniquité se dévoile plus que jamais. L’heure est au témoignage de vie et à l’accueil fraternel de tout homme, même celui qui est dans l’erreur, car « Dieu est Père de tous, au dessus de tous, par tous et en tous ». Soyons des témoins contagieux de Jésus-Christ, par notre espérance et notre amour en actes. Et avec le psalmiste, nous pouvons chanter : « Que tes œuvres Seigneur te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits ». Amen