18ème dimanche TOrd

Un homme demande à Jésus d’intervenir sur une question d’héritage. Il lui répond qu’il n’est pas venu pour être l’arbitre de nos partages, et que nous devons nous garder de toute avidité. « Fuyez le luxe » disait du haut de ses 11 ans la petite Jacinta de Fatima sur son lit d’hôpital, suite à une visite de la Sainte Vierge peu de temps avant sa mort, emportée par la grippe espagnole. Notre vie ici-bas est courte, et Dieu peut à tout moment nous la redemander. Comme le dit le psaume 89 : Tu fais retourner l’homme à la poussière (…) son âme fleurit le matin, et le soir elle est fanée desséchée. Nous n’emporterons rien de ce que nous aurons amassé sur la terre. La parabole que raconte Jésus ne dit pas autre chose. Notre passage ici-bas est trop bref et l’enjeu trop important pour que nous n’allions pas à l’essentiel.
Et l’essentiel quel est -il ? Il est d’ouvrir son cœur à Jésus ; Jésus qui était mort et qui est vivant, et qui nous entraîne avec Lui dans Sa Vie divine et éternelle. « si nous savions ce qu’est l’éternité, disait encore la petite Jacinta, nous ferions tout ce qu’il faut pour changer ». Nous nous attacherions à Lui, à sa Parole vivante, à la prière qui est dialogue avec Lui, et à son Saint Sacrifice d’amour qui nous configure à Lui ; et Lui se chargerait de nous détacher progressivement des biens éphémères de ce monde, avec notre coopération bien sûr, ouvrant nos yeux à la vanité qui s’y cache. « tout est vanité » nous rappelle Qohéleth. Aujourd’hui, il faut être aveugle, pour ne pas voir la corruption et le mensonge qui règnent au sein de nos sociétés. Elles se délitent parce que les hommes ont perdu la foi en l’éternité. Aujourd’hui, plus que jamais, c’est l’Argent qui mène le monde, et l’argent rétrécit le cœur, l’argent rend esclave, quand il est dressé en idole, quand il prend la place de Dieu. Il nous fait quitter la mentalité du Royaume à laquelle Jésus nous éduque, qui n’est pas de prendre mais de donner et de se donner, parce que notre trésor est déjà dans le ciel.
Ce Royaume est notre destinée assurée, si nous nous y préparons, en demeurant ici-bas « cachés avec le Christ en Dieu » nous dit st Paul. Pourquoi « caché » parce que c’est dans le cœur que cela se passe, et le trésor de notre cœur, Dieu seul le voit. Notre cœur doit être ancré au ciel, sachant que par le baptême notre mort est derrière nous et notre résurrection déjà acquise. Il ne nous reste plus qu’à attendre sa Venue, en fidèle ami, pour ne pas dire en amoureux car c’est bien à des Noces que nous sommes appelés. Il vient à chaque instant par sa grâce, mais « quand Il paraîtra, lui qui est notre vie, nous paraîtrons avec Lui dans la gloire ». Vous réalisez ? Quelle merveille ! Voilà l’essentiel, voilà le but pour lequel il vaut la peine de faire mourir notre vieil homme toujours centré sur lui-même et enclin à dominer les autres. Le jeune Carlo Acutis disait : « le bonheur, c’est d’avoir le regard tourné vers Dieu ; la tristesse, c’est de l’avoir tourné vers soi-même ». Demandons au Seigneur, par la Vierge Marie qui vivait le ciel sur la terre, de dire toujours oui à la grâce et de regarder non pas le ciel depuis la terre, mais plutôt la terre depuis le ciel où notre cœur doit demeurer toujours, uni à la Sainte Volonté de Dieu et vivant d’elle.

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