1er dimanche Avent A

« C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Le Seigneur s’est bien gardé de nous révéler le jour de sa venue pour que nous restions chaque jour en état de veille. Même le Prince de ce monde ne connaît pas ce Jour, et c’est bien ainsi, car Lui aussi se laissera surprendre et voler les biens de sa maison. Entendez : les fils de ce monde qu’il pense réussir à entraîner à la perdition par ses ruses et ses séductions, ils lui seront arrachés au dernier moment, et savez-vous comment? Au moment de leur mort, si Dieu n’y parvient pas avant, en raison de son infinie miséricorde, qui aura raison des âmes faibles et même endurcies, qui se lasseront de pécher avant que Dieu se lasse de leur pardonner.

Que le « maître de maison » se laisse surprendre, c’est tant mieux, mais ceux que Dieu a créé à son image pour qu’ils soient ses fils et ses filles, il ne veut pas les surprendre, il veut leur offrir le salut, il veut les bénir, il veut les couronner, c’est pourquoi Il leur dit : « Veillez » « ne dormez pas » « maintenant, c’est le moment de sortir de votre sommeil » « car le salut est plus près de vous maintenant qu’au moment où vous êtes devenus croyants ». Ce jour du salut advient au moment de notre mort, c’est pourquoi plus nous avançons en âge, plus nous sommes invités à nous détacher de ce monde avec ses convoitises, pour rechercher les fruits de l’arbre de vie qui sont les vertus de justice, de paix et d’amour que le Christ nous transmet par sa grâce, par sa vie divine.

Ce jour du salut peut aussi désigner la fin de ce monde de violence, de corruption et de famine, et l’avènement du Royaume de Paix que le Seigneur nous promet par la bouche des prophètes et que nous appelons de nos vœux à chaque Eucharistie, quand le prêtre in persona Christi dit : «  délivre-nous de tout mal Seigneur, et donne la Paix à notre temps, libère-nous du péché, rassure-nous devant les épreuves, en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets, et l’avènement de Jésus-Christ Notre Sauveur ». Isaïe ne nous annonce pas une utopie millénariste, il nous annonce un changement universel qui adviendra dans les derniers jours de ce monde ; il nous annonce une paix indicible qui ne viendra pas seulement des hommes, mais qui sera un fruit de l’Esprit qui descendra d’en haut avec puissance pour faire taire les armes: « on ne lèvera plus l’épée, nation contre nation; on n’apprendra plus la guerre. » (Is 2, 4) En revanche on convertira les armes en instruments à cultiver la terre, et « on ne plantera pas pour qu’un autre mange » « on jouira du travail de ses mains » (Is 65, 22) car il ne se fera plus d’injustice dans le monde de demain. Dieu est Maître de l’histoire et il fait toutes choses nouvelles. Alors veillons, ce qui se prépare est si beau ! travaillons à hâter ce jour, « en nous conduisant honnêtement comme on le ferait en plein jour, en rejetant toutes œuvres de ténèbres, et en revêtant les armes de la lumière » que sont la prière, les sacrements, et la main tendue aux plus pauvres de nos frères.

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