1er dimanche Carême A

Nous sommes invités en ce premier dimanche de carême, à méditer sur le mystère du mal. Les textes choisis nous donnent plusieurs lumières intéressantes. Trois principalement. La première : que le démon existe comme une entité personnelle, une créature douée d’intelligence et de volonté, et non une personnification du mal qui serait un simple effet littéraire. D’autre part, Le Christ est victorieux du malin. Le démon n’a aucune prise sur Lui. Et enfin, nous avons dans ces récits une belle démonstration de la stratégie qu’emploie le démon pour nous perdre.

D’abord, le démon existe, ange rebelle, qui a décidé de faire la guerre aux hommes pour les détourner de leur destinée glorieuse ; et Dieu leur a permis (car ils sont nombreux) de mettre l’homme à l’épreuve. C’est pourquoi il n’y a pas de vie chrétienne ici-bas, sans lutte à mener contre la tentation. (comme on le voit décrit symboliquement dans le récit de la Genèse). Pourquoi Dieu permet-il cela? St Paul aux Romains, nous fournit une réponse qui se résume par la formule célèbre de St Augustin: Bienheureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur !

Effectivement, Dieu a mis l’homme à l’épreuve, sachant que cela l’entraînerait au péché, mais quel remède il nous offre en la Personne de son Fils Jésus ! Par sa mort et sa résurrection, non seulement il guérit la blessure occasionnée par le péché originel, mais il fait de nous ses fils et ses filles, participant de sa nature divine. Il nous restaure et nous élève encore plus haut, à la ressemblance du Fils unique de Dieu – plus haut que les anges et participant avec la Vierge Marie à sa victoire contre Satan.

Quant à la stratégie du démon, l’évangile est éclairant. Le démon nous tente principalement à 3 niveaux ? Celui de l’avoir, du vouloir, et du pouvoir. Par rapport à l’avoir, Jésus répond que la vraie nourriture est la Parole qui sort de la bouche de Dieu. Autrement dit, le Christ, Parole de Dieu, Verbe de Dieu ! Lui seul peut combler le vide de nos âmes et non les biens matériels que l’homme transforme aujourd’hui à volonté, d’une manière quasi-prodigieuse, grâce à son intelligence. (hier l’explosion industrielle, aujourd’hui l’explosion du virtuel) Si le cœur est pris par ses choses en y trouvant de la jouissance, l’âme en revanche meurt de solitude.

2ème niveau : le vouloir de l’homme, l’idolâtrie de la volonté propre. Je prends la place de Dieu, substituant à  la gloire de Dieu, ma propre gloire. « Ce que je veux » prend le pas sur « ce que Dieu veut ». C’est mettre Dieu à l’épreuve. L’homme peut, certes, accomplir des merveilles grâce à son intelligence et aux forces cachées dans la création, mais il n’est pas Dieu pour décider de ce qui est bien et de ce qui est mal. Ce que l’homme fait doit être conforme au plan divin, s’il ne veut pas entraîner le cosmos dans un dérèglement dont il est la première victime. Ce à quoi nous assistons de plus en plus.

Enfin 3ème niveau, celui du pouvoir : L’homme a une faiblesse, celle d’avoir besoin de dominer, de s’élever au dessus des autres pour être admiré, pour être adulé. C’est l’idolâtrie du pouvoir, qui guète particulièrement ceux qui ont des responsabilités. Cela crève les yeux en matière politique, mais à moindre échelle dans le milieu professionnel, scolaire ou familial. Que de blessures occasionnées par l’esprit de domination. Or l’adoration est réservée au Seigneur Tout-Puissant. Celui qui met en pratique le 1er commandement, ajuste tout naturellement ses relations humaines. Demandons au Seigneur, au début de ce Carême, la grâce de mener le bon combat contre la tentation, en revenant à lui de tout notre cœur pour le laisser être vainqueur de toutes les subtiles manœuvres de l’adversaire.

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