1er dimanche de l’Avent B

Dans ce court passage d’Evangile, le Seigneur nous enjoint de veiller, pour ne pas être surpris quand le Seigneur viendra dans sa gloire. Le temps de l’Avent est un temps privilégié qui nous met dans la perspective du Retour de Jésus, pour stimuler ceux qui ont tendance à s’endormir, et réjouir l’attente de ceux qui le servent fidèlement, qui sont impatients de le voir. Celui qui a ce saint désir, «ne manque d’aucun don de la grâce » nous dit St Paul (1 Co 1)
Sommes-nous désireux de voir notre Seigneur ? Oubien sommes-nous si attachés aux plaisirs de la terre, que cette idée du retour de Jésus nous laisse indifférent ou pire nous effraie ? Il va de soi que plus on aime quelqu’un, plus on désire le voir ; comme il n’a précisé ni le jour, ni l’heure, se contentant de dire qu’Il vient sans tarder (Ap 22, 20), celui qui l’aime vraiment, l’attend chaque jour, et s’efforce de saisir ses grâces à chaque instant, jusqu’à ce qu’il vienne.
La difficulté, c’est la persévérance dans cette attente ; comment persévérer s’il tarde dans la nuit ? -La nuit étant ce monde enténébré, où règne le péché – Comment ne pas être pris de sommeil ? Comment ne pas nous laisser séduire par les plaisirs de ce monde qui nous sollicitent en permanence ? Nous pouvons facilement nous endormir en perdant notre temps à des choses mondaines ; on a besoin de détente, mais quel temps je donne à Dieu et à la prière. On peut aussi s’agiter dans tous les sens et se laisser prendre dans le tourbillon de l’effervescence actuelle, et perdre la paix, l’oreille complètement saturée d’infos.
Jésus nous dit : «Veillez ! ». Cela ne veut pas dire « soyez des surhommes » car nous l’avons entendu : Dieu est fidèle et c’est Lui qui nous fera tenir jusqu’au bout, pour être sans reproche au Jour de notre Seigneur.(1 Co 1, 8) « Veillez » veut dire quémander sa Grâce pour demeurer uni à Lui, et la grâce des grâces, nous le savons bien, c’est sa Présence vivante, cachée dans l’hostie. Ce Pain de vie qui nous transforme jusqu’au Jour béni où il nous fera entrer dans son Royaume. Mais rappelons-nous que manger son Pain n’est pas un acte magique ; il doit porter du fruit dans nos vies en sorte que chaque instant de notre vie devienne une messe, c’est-à-dire une offrande qui soit agréable à Dieu.
Sa grâce surabonde quand nous vivons l’Eucharistie avec le cœur, quand nous prenons le temps de l’adorer en silence, quand nous méditons ses mystères avec Marie, quand nous écoutons amoureusement sa Parole, quand nous confessons au prêtre nos fautes, quand nous nous donnons au service du prochain pour l’amour de Dieu… en retour, Il nous purifie, nous console, nous fortifie, et nous tient en éveil dans l’amour. « A l’amour que vous aurez les uns pour les autres, on vous reconnaîtra pour mes disciples ». Il s’agit du véritable amour qui consiste à vivre dans la volonté de Dieu. Sans quoi les mauvais désirs peuvent nous rattraper et nous faire chuter lamentablement. On expérimente alors ce que dit Isaïe: que même « nos bonnes actions sont comme des vêtements souillés » (Is 64, 5) et nous devenons « incapables d’invoquer son Nom ». Pourtant, Il ne faut jamais perdre confiance. Avec Isaïe, nous pouvons toujours dire : « Tu es notre Père. Nous sommes l’argile, tu es le potier » Tu briseras le mal, tu restaureras ta création et la paix règnera sur toute la terre.

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