20ème dimanche T Ord

Une cananéenne, donc une femme étrangère à la loi de Moïse, sollicite le secours de Jésus pour sa fille tourmentée par un démon ; « Prends pitié de moi, Seigneur, Fils de David ». Fils de David est une expression hébraïque qui désigne le Messie, ce qui veut dire que cette étrangère reconnaît en Jésus le Messie et qu’elle a donc un minimum d’instruction. Jésus réagit curieusement par le silence, mais un silence de charité, qui permet que soit révélée la foi persévérante de cette mère angoissée. Puis Jésus lui donne une réponse étonnante : « il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens ». Il ne s’agit pas d’une réprimande parce que cette femme traiterait mieux ses chiens que ses enfants, non… les petits chiens désignent les païens dans le jargon hébraïque de l’époque ; et les enfants ce sont le juifs, qui ont reçu la Révélation du Dieu unique ; et le pain c’est le Christ. Autrement dit, ce n’est pas encore le moment pour le Christ de se révéler aux païens. Il a d’abord été envoyé aux brebis perdues d’Israël, qui ont été préparé pour accueillir le Messie. Hélas, nous savons que la plupart d’entre eux resteront fermés à Sa Parole. Alors le Seigneur se tournera vers les païens, et pour cela il va se choisir un juif bien pratiquant, Saul de Tarse, persécuteur des premiers chrétiens, et il va changer son cœur, sur le chemin de Damas, pour en faire le grand apôtre des nations païennes, le grand st Paul.
C’est lui qui nous dit dans son épître aux romains que l’endurcissement d’Israël entre dans un dessein mystérieux de miséricorde qui verra le relèvement d’Israël car « les dons de Dieu sont sans repentance ». C’est-à-dire que ce que Dieu donne, il ne le reprend pas. St Paul annonce dans ce chapitre 11, un temps futur, glorieux, où la synagogue et l’Eglise, se retrouveront dans une même communion de foi, et ce sera « comme une résurrection des morts », dit-il. On ne peut pas raisonnablement imaginer une telle perspective sans qu’il se produise une Pentecôte universelle, où les hommes seront visités comme l’a été Saul de Tarse. Jésus a dit à ste Faustine : « Avant de venir comme juste Juge, je viens comme Roi de miséricorde » « Préparez-vous à mon 2nd Avènement ». Nous attendons cette revanche de Dieu qui fera miséricorde à toutes les âmes de bonne volonté, toutes religions confondues. Personne n’échappera à la mise en lumière de nos consciences… Vous avez entendu st Paul nous dire : « Dieu a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde » Quelle espérance pour notre génération, de loin la plus incrédule !
Sa miséricorde précède sa justice, comme on le voit avec la cananéenne. Bien que païenne, et bien que ce ne soit pas encore l’heure d’illuminer le cœurs des païens, il se laisse toucher par « ce petit chien » qui montre l’ardeur de sa détermination, et sa confiance audacieuse. Voulons-nous que sa miséricorde infinie se répande sur nos proches, sur nos communautés, sur notre pays ? Faisons comme la cananéenne, poursuivons Jésus de nos cris, de nos supplications, mais avec la même foi qu’elle ; cette foi qui touche le Cœur du Seigneur, parce qu’elle est pleine de confiance en la miséricorde de Dieu, parce qu’elle jaillit d’un cœur humble (qui ne s’afflige pas d’être comparée au petit chien, parce qu’elle se reconnait pécheresse, et indigne de sa grâce), et enfin parce qu’elle est persévérante (malgré tous les obstacles, et toutes les raisons de penser que tout est perdu). C’est quand tout semble perdu que Dieu nous exauce.

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