Dimanche dernier, le Seigneur nous invitait à faire l’effort d’entrer par la porte étroite, la porte étroite de son Cœur miséricordieux, avant qu’elle ne se referme, c’est à dire avant la fin du temps imparti pour nous convertir. Quand Jésus viendra, certains diront : «N’avons-nous pas mangé à ta table ? N’as-tu pas enseigné sur nos places ? » ce qui veut bien dire que notre présence à la messe n’est pas une garantie suffisante de notre participation à la gloire à venir. La messe est la chose la plus sainte qui soit, mais quelle fruit portera t-elle si je n’y viens que par habitude, par tradition, ou pour un intérêt purement humain ?
Dieu regarde au fruit qui demeure en vie éternelle. Ce fruit c’est notre coeur qui doit ressembler au Cœur de Jésus, doux et humble. Est-ce que la douceur et l’humilité accompagnent nos pensées, nos paroles et nos actions ? C’est la seule question qu’il faut se poser. Elles en seront imprégnées, si nous sommes dans la prière ; pas tant la prière extérieure que la prière intérieure, la prière du cœur. Si je vais à la messe, c’est pour y être avec mon cœur. Prier, c’est vivre toute chose sous le regard du Dieu de miséricorde, et non sous le regard de la justice humaine. C’est indispensable pour devenir lucide sur l’infinie grandeur et bonté de Dieu, comme sur l’abîme de notre misère humaine.
Plus tu pries avec un cœur ouvert à Dieu, un coeur confiant, plus tu deviens humble, et plus tu le deviens en vérité, plus tu es conscient que tu ne l’es pas. Tu es donc heureux de t’abaisser parce que tu te sais sans force et sans vertu. Alors tu comptes sur la miséricorde du Seigneur et sur sa grâce, plus que sur tes seules capacités. Ainsi, lorsque suvient l’épreuve ou la tentation, la présence du ciel te soutient et tu ressors renforcé dans la foi, l’espérance et l’amour. Et s’il t’arrive de tomber, tu te relèves aussitôt car tu vis sous le regard du Dieu de miséricorde. Tu ne peux te satisfaire des cercles d’amis où l’entente va de soi, car la miséricorde dont tu es témoin à chaque instant, te porte à la communiquer à tous en commençant par les plus pauvres, les plus blessés, ceux qui ont le plus besoin d’être consolés et guéris par Dieu. Telle est la vraie charité que Marie nous apprend quand nous vivons sur ses genoux.