23ème dimanche C

« Celui qui vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ». Voilà une parole sans concession qui pourrait rebuter la plupart d’entre nous, si nous l’interprétions comme un chemin de perfection inaccessible. Or ce n’est pas ce que veut dire Jésus. Ce qu’il nous dit, c’est que la première place dans notre cœur lui revient, avant toute créature. Au Ciel ce sera le cas puisque Dieu sera tout en tous ! Notre temps ici-bas est fait pour que Dieu retrouve sa place en nous. Qui que nous soyons, nous avons tous en commun, que notre pèlerinage ici-bas a pour but premier, de nous préparer au ciel.
Cela ne va pas de soi dans ce monde blessé par le péché, comme nous le laisse entendre le livre de la Sagesse. Notre conscience des choses d’en haut est obscurcie et notre volonté de plaire à Dieu est affaiblie. Spontanément, nous allons vers ce qui est terrestre, la matière, la chair… qui ne sont pas mauvaises en soi, mais qui peuvent donner la fièvre, une fièvre mortelle si ces choses ne sont pas ordonnées à Dieu, c’est à dire à l’Amour véritable. C’est pour cela que le Christ nous a donné sa vie, et veut vivre à l’intime de nos cœurs par son Esprit ; pour que nous guérissions de cette fièvre qui nous rend esclave, et que nous fassions l’apprentissage de la vraie vie en Dieu qui nous rend pleinement libres.
Nous sommes sur la terre pour apprendre le véritable amour qui n’est pas dans les choses extraordinaires, mais dans les petites choses de la vie quotidienne : un sourire, un geste de générosité, une parole de bonté, un effort d’humilité et de patience, une pensée pour les autres, un regard de compassion, une écoute compréhensive, un pardon… Pas la peine de chercher Jésus au loin ; il est en nous, et Il est dans notre prochain que nous voyons tous les jours. Ces petites choses de la vie qui font tant de bien, sont grandement facilitées quand la première place est donnée à Dieu. Cela ne peut pas être sans le combat de la prière, qui consiste à vivre sous le regard du Père, dans les bras de Marie, qui sont les bras de la miséricorde. Cette prière qui est comme une respiration de mon âme, permet à Dieu de me consoler, et plus je suis consolé, plus je désire lui plaire en aimant comme il me le demande. Moins je vis sous le regard du Père, plus je risque d’écouter l’Adversaire qui me pousse à idolâtrer la matière et la chair, pour retomber en esclavage, et gâcher mon apprentissage du véritable amour.
Dieu nous rend libre dans le Christ, ce que St Paul explique à Philémon au sujet de son esclave Onésime. Cet affranchissement a un prix : celui de la croix du Christ qu’il nous faut accueillir, contempler, et embrasser parfois, et même souvent, quand elle se présente dans nos vies. Nous n’y parvenons pas sans le Saint-Esprit et sans l’aide de la Vierge Marie, comme l’apôtre Jean qui a pu se tenir au pied de la croix, parce que Marie y était avec lui. Apprenons à vivre avec elle, et Jésus prendra la place qui lui revient, nous ne vivrons plus pour nous-même mais pour Lui ; et comme dit le psaume 89 : « nous passerons nos jours dans la douceur du Seigneur et nous serons rassasiés de son amour »

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