23ème dimanche T Ord

« Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel, dit Jésus, tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » On ne mesure pas assez la portée de ces paroles de Jésus. Cela veut dire en clair que l’Eglise a les clés du Royaume des cieux. Car « Le Christ et l’Eglise, c’est tout un » disait Jeanne d’Arc. C’est pourquoi les chrétiens ont une grande responsabilité face à l’avenir de l’humanité ; un chrétien qui perd son rayonnement, cela a des conséquences sur la santé de tout le corps ; voilà pourquoi Jésus, comme le prophète Ezechiel, abordent la question délicate de la correction fraternelle. C’est délicat parce que ça peut vite tourner au vinaigre, et nous opposer les uns aux autres. La clé d’une bonne correction fraternelle nous est donnée dans ces paroles de st Paul : « n’ayez de dettes envers personne, sinon la dette de l’amour mutuel ». Autrement dit, avant toute intervention de notre bouche, nous avons un devoir qui est de préserver l’amour mutuel.
Mais vous savez qu’au nom de l’amour, on fait tout et n’importe quoi. C’est pourquoi l’Amour qui nous intéresse, est celui que le Père nous a révélé en son Fils Jésus-Christ, qui a librement donné sa vie pour réconcilier tous les hommes avec Dieu et entre eux. Il s’agit de l’Amour trinitaire qui a façonné le cœur de Marie, de sorte qu’il soit immaculé, sans péché – nous fêterons mardi sa nativité – c’est ainsi quelle a pu pu être debout au pied de la croix de son Fils, pour devenir la Mère de tous les vivants. Si Dieu s’est réconcilié tous les hommes, et si Marie, notre Mère a partagé le choix de son Fils au prix du transpercement de son Cœur, qui suis-je moi pour refuser le dessein de Dieu, et me mettre à juger et à rejeter l’un ou l’autre de mes frères ?
Le Sang versé par Jésus, notre Divin Rédempteur, auquel se sont jointes les larmes maternelles de Marie, nous donnent la vie de l’Esprit qui est l’Amour, parfait accomplissement de la loi : L’Amour qui vient de l’Esprit, observe tous les commandements, pour ne faire de tort à personne ; l’Amour pardonne ; l’Amour avertit ceux qui sont sur un chemin de perdition ; mais dans l’évangile, il s’agit de ceux qui suivent le Seigneur, de ceux qui prient, et non des païens qui ne savent pas ce qu’ils font. On n’évangélisera ceux qui se disent athés, en leur rappelant les commandements de Dieu, mais en priant pour eux et en vivant au milieu d’eux l’Amour en acte. La correction fraternelle dont il est question concerne les chrétiens en danger de se laisser rattraper par l’esprit du monde. Mais là encore, l’Amour est premier. N’humilie pas ton frère publiquement, parle-lui seul à seul, et s’il ne t’écoute pas, reste toujours dans l’amour, ne te raidis pas, mais essaie de le toucher en prenant avec toi d’autres personnes bienveillantes pour le ramener à la foi et à la raison. Et si cela ne porte pas de fruits parles-en à l’Eglise pour qu’elle prie. L’Amour prie inlassablement pour les pécheurs, et l’Amour consent à souffrir de ne pas être entendu ; il consent même à être maltraité, persécuté, et tué, comme tant de martyrs d’hier et d’aujourd’hui. « S’il n’écoute pas l’Eglise, considère-le comme un païen et un publicain», ça ne veut pas dire : rejette-le, mais respecte son choix et prie pour lui, car la prière peut tout.
Mardi, c’est l’anniversaire de notre Maman du Ciel. Elle est la Mère de tout le genre humain parce qu’elle continue à nous donner Jésus qui est l’Amour incarné. Marie n’est pas Dieu. Seul Dieu est Amour, par nature, mais Marie qui est le Chef-d’œuvre de la Création, est toute amour, par grâce, le parfait reflet de son Fils, afin de nous enfanter avec Lui à la grâce. L’Esprit qui nous est donné, nous le recevons des Mains maternelles de Marie.
Nous ne pourrons jamais aimer comme Jésus et Marie nous ont aimés, mais si nous nous mettons d’accord à plusieurs, pour prier, c’est-à-dire pour demander le Saint-Esprit, nous l’obtiendrons de notre Père des cieux, dit Jésus. Une très ancienne prière a été retrouvé près d’Alexandrie sur un papyrus égyptien, daté du 3e siècle, écrite par une communauté chrétienne en grand danger. Le pape François nous encourage à la dire chaque jour : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie. Amen».

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