23ème dimanche TOrd A

« Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel, tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » On ne mesure pas assez la portée de ces paroles de Jésus qui révèlent le pouvoir que détient l’Église quand elle est obéissante à son Christ. Le pouvoir de l’amour et de la miséricorde. L’amour qui lie les hommes entre eux, la miséricorde qui délie les nœuds de notre humanité pécheresse par le pardon, dont les effets bénéfiques jaillissent jusque dans l’éternité. C’est l’ADN de Jésus. Le chrétien digne de ce nom, est quelqu’un qui rayonne le Christ par son amour et sa miséricorde. Il ne vit plus pour lui-même, mais pour le Christ dont il guète chaque jour la Parole et la Vie divine. Il est un guetteur comme le prophète Ezéchiel. Il construit l’avenir, et un avenir éternel. A contrario, si le chrétienl perd son rayonnement, cela a des conséquences non seulement sur lui-même mais sur toute l’humanité ; c’est pourquoi st Paul nous supplie de préserver l’amour mutuel. L’amour qui a sa source en Dieu, l’amour qui accomplit la loi et qui a pour nom : le Saint-Esprit. C’est autre chose que le faux amour qui tolère le mal sans rien dire, sans avertir son prochain au nom d’une fausse tolérance.
L’Amour qui vient de l’Esprit Saint, s’efforce d’observer les commandements, et de ne pas faire de tort au prochain ; il avertit ceux qui s’égarent, mais avec une extrême douceur et charité, en comptant sur la prière qui permet au Seigneur d’agir. Il ne sert à rien d’être moralisateur ou prosélyte, car ce n’est pas l’homme mais Dieu qui touche le cœur et qui convertit. Si ma correction fraternelle vient d’un jugement que je porte sur mon frère, je fais fausse route puisque le Seigneur a dit : « ne jugez pas». C’est en vivant l’amour et la miséricorde en actes, et en ayant une parole qui soit en cohérence avec mes actes, que je permets au Saint-Esprit d’éclairer et d’interpeler les cœurs. Dans l’Evangile, Jésus prône le dialogue et la transparence en cas de litige, en privilégiant toujours la relation interpersonnelle. Si cela ne suffit pas, alors on peut faire appel à des tiers à condition qu’ils soient bienveillants, pour que la vérité l’emporte. Si ça ne suffit pas on peut interpeller la communauté pour qu’elle prie. L’Amour prie inlassablement pour les pécheurs, et comme l’Amour se défend de juger son frère, il consent à souffrir de ne pas être entendu ; il consent même à être maltraité, persécuté, voir tué, comme tant de martyrs d’hier et d’aujourd’hui. « S’il n’écoute pas l’Eglise, considère-le comme un païen et un publicain», ça ne veut pas dire : rejette-le, mais respecte son choix et prie pour lui, car la prière confiante obtient tout.
Avouons que nous nous sentons bien pauvres devant l’exigence du véritable amour. Nous ne pourrons jamais aimer comme Jésus et Marie nous aiment, mais si nous nous mettons d’accord à plusieurs, pour prier, c’est-à-dire pour demander le Saint-Esprit, nous l’obtiendrons de notre Père du Ciel, dit Jésus. Et Marie nous est d’un grand secours. Une très ancienne prière a été retrouvée près d’Alexandrie sur un papyrus égyptien, daté du 3e siècle, écrite par une communauté chrétienne en grand danger. Le pape François nous a encouragés à la dire. Je vous la cite : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie. Amen».

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