Les textes de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur le témoignage du chrétien. Comment le chrétien doit il témoigner du Christ? Tout d’abord il doit connaître Jésus et pour le connaître, la première chose à faire, c’est de le fréquenter, c’est de vivre avec lui. Sinon on risque de dire n’importe quoi. « Au dire des gens, qui suis-je? » Et les réponses sont toutes fausses. Le seul à donner la bonne réponse c’est son apôtre, celui qui vit avec lui : « Tu es le Christ! ». Fréquenter Jésus, c’est fréquenter la prière, seul, et en communauté, comme l’a fait Jésus. C’est fréquenter les sacrements qu’il a institué. La source de tous les sacrements c’est la Sainte Eucharistie, mémorial de son Saint Sacrifice. « A la messe, nous sommes au Calvaire » disait le Padre Pio (dont nous fêtons dimanche prochain le cinquantenaire de sa mort et mercredi le centenaire de sa stigmatisation.) A la messe nous communions à sa Sainte Présence de ressuscité. C’est le plus grand cadeau qui nous est fait.
Mais vous remarquerez que malgré la bonne réponse de Pierre, Jésus leur demande de ne pas parler de lui. Il leur demande de se taire. Pourquoi cela? Parce qu’ils ne sont pas mûrs pour le témoignage. On pense souvent qu’il faut beaucoup parler pour témoigner, (tu devrais faire ceci, tu devrais faire cela…), et au bout du compte on exaspère nos proches, parce que ce n’est pas le moment, parce que ce n’est pas l’heure… l’excès de zèle, et le manque de patience et de confiance en ce que Dieu va faire finalement, nous fait obtenir le contraire de ce que l’on voudrait. La patience est une vertu à demander pour ne pas faire obstacle à la grâce.
« L’important, n’est pas ce que nous disons, dit Mère Teresa, mais ce que Dieu nous dit, et ce qu’il dit à travers nous ». On est trop dans la toute puissance, alors que c’est dans l’humilité que l’on témoigne avec fécondité. Et comme disait Ste Bernadette « il faut beaucoup d’humiliations pour un peu d’humilité ». Il faut suivre le chemin du Christ, ce chemin d’abaissement, où l’on doit apprendre à consentir à porter la croix, la croix des épreuves, la croix des tentations, la croix des échecs… Pierre n’est pas prêt. La preuve, il fait des reproches à Jésus parce qu’il est encore trop empreint de la sagesse du monde: « tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ». « Passe derrière-moi Satan! » Il oublie ce détail important que ce monde est assujetti aux puissances du mal, et que pour rendre le témoignage du véritable amour, il faut non seulement faire le bien, comme nous le rappelle l’apôtre Jacques, en pratiquant des œuvres de miséricorde, mais il faut aussi comme le Christ, supporter le mal qui nous agresse.
Nous n’avons pas à rechercher la souffrance, mais quand elle se présente, quand elle est incontournable, c’est l’heure du témoignage, l’heure de la foi pure, agissante dans l’amour, et qui sauve les pécheurs. Ce n’est pas nous qui sauvons, mais le Christ en nous. C’est possible si nous demandons au Seigneur de « venir à notre secours », comme le fait Isaïe ; Le Seigneur est toujours avec nous. Si nous mettons notre foi en lui, au lieu de faire justice nous mêmes, au lieu de nous emporter contre nos frères, nous ferons l’expérience de son action et nous ne serons « pas atteints par les outrages » comme le clame Isaïe. Sainte Vierge Marie, apprends-nous à être de vrais témoins de ton Fils, comme tu l’as été toi-même, sans excès de paroles mais dans l’humilité et l’action silencieuse.