Les textes de ce 24ème dimanche du TOrd au lendemain de la fête de la Croix glorieuse, nous parlent de la croix incontournable que nous devons porter. Mais plus fondamentalement ils nous éclairent sur ce qu’est un vrai témoin plein de foi et d’amour. Pour être ce témoin, nous devons d’abord connaître Jésus ; et pour le connaître, il faut le fréquenter, vivre avec lui, sinon on se trompe sur Sa personne : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Tous se trompent « Et vous, mes apôtres, qui me suivez, qui vivez avec moi, pour vous qui suis-je ? » : « Tu es le Christ ! » répond Pierre. Bonne réponse ! Fréquenter Jésus, cela veut dire le prier, seul, mais aussi à plusieurs : « Si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Fréquenter Jésus veut dire aussi fréquenter les sacrements qu’il a institués qui nous font rencontrer Sa personne vivante de réssuscité. La source de tous les sacrements est la Sainte Eucharistie, mémorial de son Saint Sacrifice. A la messe, nous communions à Sa Vie divine et éternelle qui nous transforme. Il n’y a pas de plus grand cadeau que Dieu puisse nous faire.
Curieusement, après l’aveu de Pierre : « Tu es le Christ », Jésus leur demande de n’en parler à personne. On peut se demander pourquoi ? Peut-être parce que l’excès de paroles, l’excès de zèle, peut faire le jeu de l’Adversaire. Pour que notre apostolat touche les cœurs, il faut un minimum d’humilité : « L’important, disait Mère Teresa, n’est pas ce que nous disons, mais ce que Dieu nous dit, et ce qu’il dit à travers nous ». Qu’est-ce qui nous rend humble ? Les épreuves de l’existence. Le pape Jean-Paul II était écouté parce qu’il connaissait le poids de la souffrance et des épreuves qu’il a connu dès son enfance et dont il a saisi très tôt la valeur rédemptrice. L’apôtre Pierre n’en est pas encore là. Sa réaction de colère aux propos de Jésus le montre. « Arrière Satan! » lui dit Jésus, « tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ». Il apprendra l’humilité à travers sa trahison et les multiples persécutions qui lui feront comprendre ce que veut dire « aimer ».
Aimer, on l’a dit c’est prier. Mais comme le dit st Jacques, prier ne suffit pas, il faut agir par des œuvres bonnes, des œuvres de miséricorde. Mais ce n’est pas encore tout ; aimer c’est aussi supporter le mal, celui qui est autour de nous et celui qui est en nous car nous sommes encore dans un monde assujetti au pouvoir des ténèbres. Il ne s’agit pas de rechercher la souffrance, mais quand elle se présente et qu’elle est incontournable, c’est l’heure du témoignage, l’heure de la foi agissante dans l’amour, qui sauve le monde. Ce n’est pas nous qui sauvons, mais le Christ en nous. C’est possible si tous les jours « je marche en présence du Seigneur », si « toute ma vie je l’invoque » comme le chante le psalmiste ; c’est possible si ma foi me fait dire comme le prophète Isaïe : « Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours, je sais que je ne serai pas confondu, car Il est toujours avec moi, le Seigneur ». Demandons à Notre-Dame des Douleurs, de nous apprendre à être de vrais témoins de Son Fils, comme Elle l’a été, jusqu’à la croix, sans excès de paroles mais dans l’humilité et une discrète charité.