26ème dimanche T Ord

Dans la parabole de ce dimanche, deux fils sont appelés à travailler à la Vigne du Seigneur. Le premier, celui qui dit non et qui finalement s’exécute, représente le pécheur hors la loi, l’impie, qui finalement se convertit en entendant la prédication de Jean-Baptiste puis de Jésus ; c’est le méchant qui finalement « se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, à la suite du Christ ». (Ez 18, 28) Le second qui dit oui et ne s’exécute pas, représente celui qui connait Dieu, qui connait sa loi, qui l’enseigne, mais qui au final ne se laisse toucher, ni par l’appel à la repentance de Jean-Baptiste, ni par la Bonne Nouvelle du Sauveur. C’est « le juste qui se détourne de sa justice pour commettre le mal » (Ez 18, 27)
Travailler à la Vigne du Seigneur, signifie se convertir afin de ne plus vivre pour soi-même, mais pour le christ qui nous a donné sa Vie. Vivre pour Lui, signifie se laisser habiter par sa Présence – c’est pourquoi nous sommes baptisés – et rechercher inlassablement la Vie éternelle qu’il nous donne : sa Présence cachée dans l’Eucharistie, sa Présence cachée dans le sacrement du Pardon qui nous purifie, sa Présence dans le sacrement de la confirmation qui nous arme pour le combat, sa Présence dans la prière du Peuple rassemblé : « si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » ; Sa Présence dans Sa Parole vivante qui nous dit la vérité immuable de génération en génération ; sa Présence dans le faible et le pauvre que j’ai le devoir d’aider non pas en me considérant au dessus de lui, mais en ayant assez d’humilité pour l’estimer supérieur à moi, rappelle st Paul aux Philippiens.
Il n’y a que l’Esprit qui puisse opérer une telle métamorphose, un tel changement de mentalité qui me fait ramer à contre courant, mais travailler efficacement au projet de Dieu. Ce projet consiste à rassembler tous les humains dans l’unité de l’amour véritable, « en ayant les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » dit encore st Paul. Former une seule famille, autour d’un seul Pasteur, le Christ. La voilà la Vigne du Seigneur ! Ceux qui élaborent un projet mondialiste de paix, sans Dieu, sont conduits par le diable qui instaure une fausse religion maçonnique, influençant l’élaboration de lois iniques qui avilissent l’homme et l’entrainent soit au martyre, (comme ces 320 000 enfants avortés en France en 2019, un record !) soit à sa perdition. Pour atteindre l’unité du genre humain, nous avons besoin du Sauveur. Toute autre tentative rélève de l’idéologie, qui, au final conduit les hommes à se dresser les uns contre les autres, car le cœur de l’homme a besoin d’être libéré de son orgueil et de son égoïsme. Il a besoin de l’Esprit pour guérir, et il guérit en suivant les traces du Christ qui s’est anéanti, qui s’est abaissé, prenant la condition de serviteur, et dont l’obéissance au Père l’a conduit à la mort. Mais cette mort est sa victoire, et la nôtre.
En réalité ces deux fils nous rejoignent, autant l’un que l’autre ; car nous sommes tantôt l’un, tantôt l’autre. Notre inconstance nous appelle à la vigilance. Il est si facile de se croire arrivé à la stature du Christ, sous prétexte que l’on prie, que l’on est assidû au culte, ou que l’on est engagé dans telle ou telle association caritative, alors que dans un même temps, on est prêt à nuire à la réputation d’autrui par notre médisance ; à l’inverse on peut se convertir, être rempli de ferveur et de zèle, et, à la suite de déceptions, d’événements qui nous affligent, on se laisse aller à l’esprit du monde et on retombe dans l’esclavage du péché. Si Jésus dit que les publicains et les prostituées précèdent dans le Royaume les orgueilleux, ce n’est pas pour relativiser la gravité des premiers péchés sur les seconds, mais c’est pour dire qu’il n’y a pas plus difficile à déraciner que l’orgueil ; et l’orgueil de ceux, qui par leur vocation, devraient ressembler au Christ, est peut-être la pire des calamités. Prions pour l’Eglise et ses ministres, et demandons à la toute humble et toute pure Vierge Marie de nous garder de l’orgueil, et de nous aider à travailler à devenir humbles en estimant les autres supérieurs à nous-mêmes ; et s’il nous arrive de devoir juger autrui, jugeons avec la plus grande charité. Amen

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