Une personne qui n’est pas de l’entourage des disciples, chasse des démons au nom de Jésus. Les apôtres s’en offusquent et veulent l’en empêcher. « Ne l’en empêchez pas, dit Jésus, celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Jésus nous met en garde contre l’orgueil de se croire seul détenteur de la vérité. Cet esprit très présent chez le pape François, l’était déjà chez Moïse qui se réjouit que d’autres que Lui prophétisent, car il sait que Dieu fait ce qu’Il veut, qu’Il n’est pas prisonnier des règles qu’Il a Lui-même établi. Que de blessures infligées à l’Eglise à cause de l’autosuffisance de ses membres ! L’Esprit souffle où il veut, comme il veut, quand il veut. Dieu a donné autorité à ses ministres pour paître son troupeau et ils auront à en rendre compte, tout comme les baptisés devront rendre compte de la croissance de leur foi qui s’accomplit dans la prière assidue et la mise en pratique de sa Parole, sans quoi leur mission qui est de changer le monde se stérilise.
L’autosuffisance peut conduire aussi à prendre à la légère notre devoir de conversion. Refuser de se convertir rend passible de la Géhenne. « Si ton oeil te porte au péché, arrache-le, si ta main te porte au péché coupe-la, si ton pied… etc »… Jésus utilise des images volontairement choquantes, pour nous sensibiliser sur le danger qu’il y a à ne pas se convertir. Tout homme sait qu’il ne doit pas tuer, qu’il doit honorer ses parents, que l’accumulation des richesses est un scandale qui génère toutes sortes d’injustices. Tout homme sait que l’adultère, l’infidélité est un mal, que le mensonge est un mal. Celui qui fait le choix du mal en connaissance de cause, devra en rendre compte au juste Juge. Et nous savons que plus nous avons reçu de lumière, plus notre sainteté doit être effective.
Remarquez dans cet évangile l’humilité de Jésus qui ne revendique pas son droit d’être connu et suivi de manière intime ; ce qu’il demande à ceux qui ne sont pas du cercle intime de ses fidèles, c’est de ne pas être « contre » lui, c’est-à-dire de ne pas combattre la vraie foi avec ses valeurs : l’Eglise, le respect de la vie, de la famille, du pauvre. « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense ». Alors ayons un cœur large, « inclusif » dirait le pape, et redisons avec le psalmiste: « tes décisions sont justes Seigneur et vraiment équitables ; Préserve ton serviteur de l’orgueil : qu’il n’ait sur moi aucune emprise. Alors je serai sans reproche, pur d’un grand péché. »