Un homme accourt vers Jésus et lui demande ce qu’il doit faire pour hériter de la vie éternelle. Jésus renvoie cet homme aux commandements inscris dans le cœur de tout homme. Mais avant cela il souligne une vérité capitale: « Dieu seul est bon ». C’est important de se le rappeler, surtout quand on est tenté de se croire juste… « Dieu seul est bon » ; ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas capables de bonté, mais que le véritable auteur de notre bonté, c’est Lui. Lui seul est bon. Sans cette prise de conscience, il n’y a pas de véritable humilité.
Quand cet homme annonce à Jésus qu’il observe les commandements depuis sa jeunesse, Jésus porta sur lui un regard d’amour ; S’efforcer d’observer les commandements, en considérant sa Parole, touche le cœur de Dieu et instaure un lien d’amour avec Lui, qui restaure notre bonté originelle perdu et rend notre vie féconde pour le Royaume c’est à dire pour la réalisation de son plan de salut divin. Nous travaillons pour Lui. C’est magnifique !
Pourtant il manque quelque chose d’essentiel à cet homme pour sa vie soit vraiment féconde. Certains chrétiens s’imaginent être justes parce qu’ils ne tuent pas, ne commettent pas d’adultère, parce que leur éducation leur a appris à ne pas voler, à ne pas mentir… alors ils développent une belle estime d’eux-mêmes, mais, et c’est un symptôme révélateur : ils jugent les autres… Or le Royaume n’est pas réservé à une élite de gens bien éduqués, il appartient aux amoureux de Dieu, qui veulent lui plaire en toute chose, et cet élan du cœur, qui fait préférer Dieu à tout le reste ne peut-être que l’oeuvre du Saint-Esprit. Alors que manque-t-il à cet homme ? Il lui manque ce qui caractérise les amoureux de Dieu : la pauvreté de cœur qui fait que l’on est esclave de rien.
Jésus ne fait pas le procès de ceux qui possèdent des biens, mais de ceux qui sont esclaves de leurs biens. Et vous savez même quand on a quitté une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants, on peut rester esclave. Esclave de son travail, de ses loisirs, de son corps, de l’image que l’on veut donner de soi. Le plus dur à quitter c’est notre ego, notre volonté propre, notre volonté de puissance. Si je suis amoureux de Dieu, son Esprit qui vit en moi, me fera tenir pour rien les richesses de ce monde, comme le dit le livre de la Sagesse. Et Sa Parole vivante qui doit me pénétrer jusqu’aux jointures de l’âme et de l’esprit, comme on l’a entendu dans la lettre aux hébreux, doit induire jusqu’aux intentions et aux pensées de mon cœur… cela va tellement plus loin que la lettre de la loi.
Comme on se sent petit… Mais ce qui est impossible à l’homme, « est possible à Dieu », si nous sommes des mendiants de son Esprit, des mendiants de sa grâce. Car au fond, c’est lui qui nous attire à Lui et qui nous détache des biens qui passent. Il a juste besoin de notre bonne volonté, de notre « oui », qui commence dans la prière qui doit tendre à devenir continuelle. Marie nous a été donné au pied de la croix pour cela. Prions le Rosaire qui nous met à son école ou plutôt à l’école de l’Esprit pour apprendre à devenir vraiment pauvre de cœur, et ainsi amasser des trésors de miséricorde pour nos frères en vue du Royaume.