29ème dimanche C

Nous sommes dans le mois consacré aux missions, et ce que nous dit Jésus aujourd’hui, c’est que nous chrétiens, nous sommes investis d’une mission de la plus haute importance, et qui est à la portée de tous : la mission de la prière. « Il faut toujours prier sans jamais se décourager » nous dit Jésus dans l’évangile. Pourquoi la prière est-elle si importante ? Et pourquoi doit-elle être continuelle ? Elle est importante parce qu’elle nous met en relation avec le Père éternel qui est vivant, qui est tout puissant, et qui ne veut que notre bien, qui n’a pas d’autre ambition que de défendre nos intérêts. Alors que nous les hommes, parce que nous sommes des êtres blessés, notre pente naturelle est de rechercher nos propres intérêts, et non ceux de Dieu, et non ceux des autres… comme ce juge de la parabole. Reconnaissons que nous lui ressemblons.
C’est le Saint-Esprit qui nous transforme, qui nous décentre de nous-mêmes, et qui nous fait rechercher tout ce qui plaît à Dieu, dans le respect de l’autre qui est mon frère. Cette transformation se fait sur toute une vie, moyennant de se décider pour Dieu, et de cultiver le don qu’il nous fait de la foi. La foi nous est donnée en germe, mais il nous revient de la cultiver, essentiellement par la prière, parce que, comme le dit Padre Pio : « on cherche Dieu dans les livres, mais c’est par la prière qu’on le trouve », et c’est lui qui donne la croissance. La prière est l’oxygénation de notre âme car nous sommes faits pour Dieu et sans lui, sans ses secours, nous sommes condamnés à mourir, livrés aux ténèbres c’est-à-dire aux démons auxquels le monde est assujetti. Jésus est venu nous sauver de leur influence maléfique, et celui qui prie se sauve avec certitude, celui qui ne prie pas prend un chemin de perdition qu’il regrettera un jour. Prier ce n’est pas seulement réciter des prières, c’est vivre toute chose sous le regard bienveillant de Dieu, avec Lui, et non sans lui.
On comprend la tristesse du Seigneur qui s’interroge : le Fils de l’homme quand il viendra trouvera- t-il la foi sur la terre ? On pourrait lui rétorquer : Que pouvons-nous y faire si la foi se perd ? Si, nous pouvons faire quelque chose : nous pouvons chacun nous convertir un peu plus à la prière. Puisqu’il nous dit qu’il fera « justice à ceux qui crient vers lui jour et nuit », ne pouvons-nous pas tirer notre chapelet de dessous notre oreiller quand le sommeil se fait difficile? Ne pouvons-nous pas ajouter un chapelet à notre intercession de chaque jour ? Le rosaire est une prière si puissante recommandé par tant de saints et de papes ! Et puis nous avons entendu la recommandation de Paul à Timothée : « Les Saintes Ecritures ont le pouvoir de te communiquer la sagesse en vue du salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l’Ecriture est inspirée par Dieu ; elle est nécessaire pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer. » Quand on prend le temps de lire la Parole de Dieu, en la méditant, Jésus est là vivant qui nous parle et qui agit. Un détenu me disait hier : « quand je lis la Parole de Dieu dans ma cellule, je sens mon cœur se réchauffer, et la paix m’habiter. Je sais qu’Il est là »
Une dernière chose que je voudrais dire à la lumière de la première lecture, c’est que notre fidélité au Christ par la prière, l’écoute de sa Parole, et sa mise en pratique, a une incidence sur notre avenir, car elle appelle la victoire du Christ sur le déchaînement du mal. Moïse est la figure du Christ qui intercède auprès du Père : quand il a les bras levés soutenus par Aaron et Hour, il l’emporte sur l’ennemi, mais si ses bras retombent, l’ennemi l’emporte. Ne voyons plus Moïse mais le Christ : quand il a les bras levés soutenus par la prière de la Vierge Marie et de toute l’Eglise, c’est sa miséricorde qui triomphe de l’Adversaire. Si l’Eglise, c’est-à-dire nous les croyants, nous nous relâchons dans notre mission de communion au Christ et d’intercession, c’est le bras de sa justice qui s’abattra, permettant à l’Adversaire de l’emporter pour un temps. Donc ne nous laissons pas détourner de la prière, ni de la Parole vivante de Dieu qui nourrissent notre foi, et restaurent notre dépendance filiale à Dieu. Nous qui sommes de pauvres pécheurs, nous en avons besoin comme de l’air que nous respirons pour attirer sur nous les miséricordes divines et pour que Son règne d’Amour, de justice et de paix arrive comme il nous l’a promis.

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