2ème dimanche Carême A

Le Seigneur fait entrevoir à Pierre, Jacques et Jean comme une anticipation de la gloire qui adviendra à la fin des temps : Les trois apôtres ne sont pas emportés dans les hauteurs, mais c’est la nuée qui descend et les couvre de son ombre, tandis que paraissent Moïse et Elie, c’est-à-dire les saints les plus emblématiques de l’Ancienne Alliance, qui symbolisent la loi et les prophètes. C’est comme si un voile se levait sur une réalité déjà là, mais ordinairement cachée par notre condition présente. Car la gloire, la vie éternelle, est déjà au milieu de nous, et c’est la foi qui nous fait adhérer à cette réalité invisible. Ce récit ne fait pas de Pierre, Jacques et Jean des privilégiés, mais les témoins d’une réalité qui nous concerne nous aussi par notre adhésion de foi
Qui d’entre nous n’a pas vécu des moments d’illumination intérieure, qui conduisent à voir autrement la réalité, qui donnent envie d’aimer Dieu et les autres, qui donnent une joie qui n’est pas de ce monde ? Ces moments où l’on prend conscience que Jésus est vivant, qu’il est Dieu tout puissant, et que le ciel n’est pas loin de nous, que Jésus, la Vierge et les saints, sont à nos côtés. Est-ce que nous ne sommes pas au Thabor quand nous vivons la Messe avec le cœur ? Est-ce que le Ciel ne s’ouvre pas ? Est-ce que le Saint-Esprit ne nous couvre pas de son ombre quand la Sainte Présence de Jésus investit le pain et le vin en son Corps et son Sang, en son âme et sa divinité? Et est-ce que ce n’est pas déjà sa gloire qui nous envahit quand nous entendons sa Parole vivante avec un cœur ouvert ?
La Sainte Messe c’est le Calvaire et le Thabor tout à la fois ! Jésus dans l’hostie y est transfigurée, et Il nous transforme, Il nous transfigure. Mais pour que nous puissions un jour partager sa gloire en continu, dans le royaume, l’Esprit doit opérer en nous une transformation qui nous fasse aimer Jésus jusqu’à la croix. C’est pourquoi St Paul exhorte Timothée en lui disant : « avec la force de Dieu, prends ta part de souffrances liées à l’annonce de l’Evangile. Car Dieu nous a sauvés »… De même Abraham est notre père dans la foi, parce qu’il a accueilli la grâce, en quittant ses sécurités pour faire ce que Dieu lui demandait. Il n’a pas cessé de poser des actes de foi et d’espérance au cœur des épreuves qui n’ont pas manqué.
A l’heure de l’épreuve, nous sommes appelés à rendre compte de notre foi, en refusant de céder à la peur. Nos vies sont dans les mains de Dieu et le seul souci que nous devons avoir est de ne pas abandonner notre âme à la noirceur du péché : orgueil, égoïsme, impudicité… Mais que font les épreuves? Quand nous les vivont avec Lui, elles nous purifient et nous configurent à Lui; ainsi nous apportons notre pierre à l’édifice du salut du monde. Par notre « oui » à la Volonté divine, la parole que Dieu a adressé à Abraham, Il nous l’adresse aussi: « Par toi, seront bénies toutes les familles de la terre ». Quelle merveille ! La prière de l’Angélus que nous récitons matin, midi et soir à Valcluse, se temine ainsi : « Daigne Seigneur répandre ta grâce en nos âmes, afin qu’ayant connu par le message de l’ange l’Incarnation du Christ ton Fils, nous arrivions par sa Passion et par Sa Croix, à la gloire de sa Résurrection, par le même Jésus-Christ Notre Seigneur ». Vivons cela en comptant sur sa grâce, et nous serons les plus heureux, aujourd’hui, dans le parcours du combattant qui est le nôtre, et demain, dans ce royaume de paix qui nous est promis.

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